Louer une maison dans la capitale burkinabè n’est pas très souvent aisé. Une caution de deux mois, un mois de loyer, les frais du démarcheur, des demandeurs disent y laissé une grande partie de leur revenus. Des propriétaires de maisons, quant à eux, justifient l’augmentation des loyers par la cherté du coût de la construction.
Entre la caution de deux mois, le loyer de 25 000 F CFA, les frais de déménagement et ceux du démarcheur, Ashraf Boudo, est déjà à un budget de 87 000F CFA pour s’offrir un nouveau logement. La location d’une maison dans la capitale burkinabè est aussi couteuse que fastidieuse selon le jeune homme. Il affirme y laisser une grande partie de ses revenus. A la recherche d’une maison, chambres, salon avec douce interne depuis quelques mois Ashraf se réjouissait d’avoir enfin trouvé la maison idéale. Mais il a dû vite déchanté en raison des conditions de location et du cout exorbitant du loyer. Pour le jeune homme, les loyers d’habitation engouffrent les revenus des jeunes travailleurs. « L’essentiel de nos revenus est investi dans la location des maisons alors qu’il y a d’autres besoins à satisfaire comme les factures d’eau, d’électricité, la scolarité des enfants pour ceux qui en ont, etc. », dit-il anxieux.
Las d’investir ses revenus dans la location de maison, Dieudonné, un jeune travailleur a finalement construit sa propre maison dans une zone non lotie. Pour lui c’est l’unique solution qu’il a trouvé pour vivre dignement avec ses revenus modestes. « Je logeais en ville et lorsque mon bailleur a décidé d’augmenter le prix de mon loyer, j’étais obligé d’aller dans les non-lotis pour me refugier l’abas sinon je n’allais pas pouvoir vivre comme il faut. le loyer était à 12500, et lorsqu’un la route a été goudronnée, il (ndlr, le bailleur) a augmenté les loyers à 15.000 et 25.000 FCFA. On a trouvé que c’est cher. Combien on gagne par mois pour mettre prêt de 30.000 dans le loyer ? Combien on va épargner dans ça ? Au vu de tout ça, on a refusé et on s’est installé dans les non-lotis », explique Dieudonné.
Abdoulaye Léné est propriétaire de plusieurs maisons en location à Ouagadougou. Pour le jeune propriétaire immobilier, la cherté des maisons est à l’image de celle de la vie en général au Burkina. « Pour avoir une parcelle à Ouaga surtout, ce n’est pas facile. Ça peut coûter des dizaines de millions. En plus de cela, il y’a la cherté des agrégats de construction tels que le ciment et le sable. Tout même a augmenté dans le pays. Donc il faut voir la cherté de la vie dans sa globalité et non des loyers uniquement », fait-il savoir.
Les premiers responsables du ministère de l’urbanisme et de l’habitat affirment avoir fait leur part avec la loi sur le bail locatif privé adopté en 2015. Il revient aux bailleurs d’appliquer cette loi et aux locataires d’exiger des contrats de bail avant toute occupation d’une maison à usage d’habitation.