L’accès à un logement décent est une préoccupation beaucoup de Burkinabè. A travers des marches et des meetings des populations ont souvent manifesté contre l’accaparement des terres par les promoteurs immobiliers et des agro-businessmen. Certains candidats s’accordent sur l’élaboration d’une politique de logement en hauteur.
Habibata Tassembédo a du mal à contenir sa colère quand elle évoque l’accaparement des terres par des promoteurs immobiliers chez elle à Yagma, un quartier au nord de Ouagadougou. La jeune dame dit craindre sur le point d’être exclus de sa maison où elle vit depuis près de 20 ans. Résidante dans une zone non lotie (bidonville), elle dit souhaiter un lotissement pour disposer d’un lopin de terre.
« Dans mon quartier, il y a des jeunes qui ont presque 20 ans qui dorment toujours avec leurs mamans dans la même chambre. C’est un manque de respect à la dignité de la femme. Si à 20 ans, un enfant doit partager la même chambre que sa mère, ne soyons pas surpris qu’il finisse dans la rue, fumant la drogue pour terminer dans le banditisme », s’indigne Habibata Tassembédo, remontée. Son avis est partagé par des organisations de la société civile qui avaient dénoncé l’attribution de parcelles à des personnes qui n’habitaient pas les quartiers concernés.
Concernant ce sujet, Zéphirin Diabré, candidat à la présidentielle semble avoir entendu ce cri de cœur. « Dès que notre candidat est élu. Nous comptons reprendre les opérations de lotissements de sorte à garantir des habitats décents, des parcelles viabilisées à tous ceux qui sont dans les non lotis », explique Idrissa Ouédraogo, chargé de la rédaction du programme de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), le parti de Zéphirin Diabré.
Les constructions d’habitats en hauteur
Comme Zéphirin Diabré, Monique Yéli Kam, seule femme à l’élection présidentielle, compte également mettre l’accent sur « la construction d’habitation en hauteur permettant de bâtir une assiste sol d’environs 80m2 ayant un living (ndlr salon) une cuisine moderne, deux salles d’eaux et 3 à 4 chambres ». Toutefois, Yeli Monique Kam estime qu’il faut plutôt « inverser la courbe » en construction des logements sociaux dans les campagnes pour freiner l’exode rural.
Le président sortant Roch Kaboré préfère mettre l’accent sur l’encadrement de la promotion immobilière. « Le président va procéder à une relecture des textes qui permettent aux sociétés immobilières d’accéder à la terre parce que le constat est telle que face à la précarité, il y a des populations qui, à la limite, vendent à vil prix de grands espaces qui sont par la suite aménager pas des sociétés immobilières à des prix de fortune », assure Larba Issa Kobyagda, chargé de la rédaction du programme du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Cette idée est également partagée par le candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) Eddie Komboïgo qui évoque, de façon plus large la nécessité d’une relecture de la loi sur le foncier.