Ils sont tous d’accord qu’il faut proscrire les discours haineux, stigmatisant ou clivant lors des joutes électorales à venir. Les candidats aux élections présidentielle et législative s’accordent également pour recourir aux organes légaux en cas de litiges. Les médias eux marquent leur engagement à assurer un traitement de l’information équitable pour tous les candidats.
Ces différents acteurs ont consigné leurs volontés d’élections apaisées dans un pacte qu’ils ont signé. Le document rédigé par le Conseil supérieur de la communication (CSC) et adopté par l’ensemble des acteurs met l’accent notamment sur les langages et les comportements à adopter pour des élections apaisées. Au-delà des dispositions législatives et réglementaires d’encadrement du discours politique électoral, le pacte de bonne conduite est un moyen juridique supplémentaire qui consacre l’engagement sur l’honneur des acteurs politiques, médiatiques et de la société civile à conformer leur conduite aux impératifs de paix et de cohésion sociale.
Le but ultime, explique le président du CSC Mathias Tankoano, est de faire en sorte que le discours politique ne rompt pas l’harmonie de l’unité nationale. « Il faut épargner au Burkina ce qui se passe ailleurs » commente pour sa Clément Sawadogo, représentant le candidat et président sortant Roch Kaboré. Il dit apprécier cette initiative du CSC.
Pour Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition politique et signataire du pacte, il est bien de signer un pacte de bonne conduite mais cela ne résout pas l’ensemble des questions qui peuvent entacher le caractère transparent et apaisé des élections. « Il y a déjà des comportements qu’on voit sur le terrain et cela nous cause un problème qui ne semble pas pris en compte dans le pacte. Nous avons, par exemple, vu des partis collecter des cartes d’électeurs avec la promesse de faire de transfert d’argent sur le compte de ces derniers », fait-il savoir.
Selon Mathias Tankoano, aucune sanction n’est prévue en cas de violation du pacte de bonne conduite. « La sanctions suprême que quelqu’un puisse avoir est lorsqu’on le considère comme quelqu’un ne tient pas sa parole donnée. Cette sanction morale est largement suffisante » dit-il, tout en comptant sur la volonté des acteurs qui ont volontairement signé le document.