Harangueurs de foule, bétail électoral ou marionnettes politiques… de jeunes burkinabè se sont longtemps laissé instrumentaliser par les politiques selon les invités de Y’a Débat. De nombreux jeunes ont été portés à la tête de listes de partis politiques, coordinateurs ou animateurs de campagne à l’occasion des élections couplées du 22 novembre. Le temps des jeunes « porteurs de valises » en politique est-il révolu ? Les invités en parlent cette semaine.
Salif Ouédraogo, leader d’opinion, en a fait le constat: « Aujourd’hui quand on observe la scène politique, les jeunes sont où ? C’est plus au moins ceux que j’appelle les chairs à canon. Sur les réseaux sociaux, ce n’est jamais les ‘’vieux’’ qui s’insultent, qui s’envoient des coups ce sont les jeunes qui le font ».
Alban Zoungrana jeune engagé en politique et 2e adjoint du maire de l’arrondissement 5 de la ville de Ouagadougou, estime pour sa part que la situation change progressivement. De plus en plus, soutient-il, les jeunes prennent leurs responsabilités. Il en veut pour preuve, le nombre croissant de jeunes portés en tête de liste de leur parti politique. Le jeune homme politique prédit qu’il y aura plus de jeunes députés dans la prochaine assemblée nationale. « Il y aura plus de jeunes de moins de 40 ans car en plus d’être des mobilisateurs naturels ils sont nombreux à s’être imposéa sur les listes », indiqiue-t-il.
Président du club des jeunes citoyens leaders burkinabè, Ismaël Taoko, quant à lui appelle les jeunes engagés en politique à se différencier des « marionnettes politiques ». Il s’agit selon lui, des jeunes qui ne font que suivre les acteurs ou les partis politiques, sans tenir compte de leur vision, ni de leur orientation. « La marionnette suit tout simplement le mouvement (…) par contre le militant, lui, s’engage parce que le leader, les idéaux et la vision du parti l’inspirent », précise-t-il. En tant que directeur national chargé de l’animation de la campagne électorale de son parti, Alban Zoungrana estime que les jeunes doivent travailler à se départir de leur rôle de « mobilisateurs naturels » et à être des acteurs de développement. Ce qui suppose, avoir des ambitions. C’est aux jeunes de mériter la confiance dans les partis politiques, note cet invité.
Un avis que partage Salif Ouédraogo. Pour lui, « Etre jeune n’est pas un atout absolu. Chacun doit faire ses preuves pour mériter le respect. Les jeunes dans les partis doivent avoir un idéal et un plan de carrière clair avant de s’engager en politique», affirme le jeune leader l’opinion. « On dit de transmettre le pouvoir aux jeunes mais ce n’est pas l’âge qui fait l’efficacité, être jeune n’est pas un atout absolu. Il y a des jeunes qui viennent en politique parce qu’ils estiment que c’est un raccourci pour réussir. La politique est perçue comme un monde de sorciers alors qu’il n’y a rien de plus noble que la politique », déplore Salif Ouédraogo.
A l’occasion de la campagne électorale qui s’ouvre ce samedi 31 octobre, les invités de Ya’ Débat invitent les acteurs politiques, notamment les jeunes, à plus d’élégance verbale dans les joutes électorales.
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