Des jeunes journalistes burkinabè vont couvrir pour la première fois des élections présidentielle et législatives. C’est une expérience professionnelle à laquelle ils se préparent à quelques jours de l’ouverture la campagne électorale. Entre relecture des textes essentiels qui régissent le métier de journalisme et stress, ils se disent confiants de pouvoir réussir à conjuguer passion et professionnalisme.
La voix du jeune journaliste Abdoul Fathave Tiemtoré berce les auditeurs de la radio Oméga depuis quelques années. Arrivé sur cette station en 2016, il dit se préparer à vivre sa première campagne électorale en tant que journaliste professionnel. Reporter et présentateur, il est conscient que le traitement de l’information en période électorale nécessite plus d’attention. Il se prépare donc en conséquence. « Au niveau personnel, je parcours à nouveau les règles journalistiques connues. Il faut se dire aussi qu’il n’y a pas de règles particulières pendant la période électorale, sinon qu’on doit être plus rigoureux et regardant que d’habitude. Les questions d’équité, d’égal accès aux différents acteurs politiques, il faut se les rappeler ». Le jeune journaliste dit attendre beaucoup de cette période électorale. Pour lui qui est membre du desk politique de la radio, c’est une belle expérience à vivre, même s’il reconnait que l’enjeu de ces consultations fait naitre un peu de stress chez les plus jeunes. « On a beaucoup d’attentes en termes d’expérience, d’apprentissage, mais on a aussi un peu de stress. On se dit que c’est une période où on serra beaucoup sollicité, alors qu’on aura peu de temps pour traiter l’information pourtant il faudra mettre beaucoup de rigueur ».
Au média en ligne Burkina 24, « des petits aménagements ont été faits », explique le jeune rédacteur en chef Abdou Zouré. Pour cette rédaction composée à majorité de jeunes, une équipe sera chargée de relayer les informations liées à la campagne électorale et au scrutin. « Nous allons faire aussi un travail de veille et de suivi parce que pendant cette période, tout le monde promet ciel et terre, mais il est important que le citoyen ait les informations les plus objectives possibles. Donc il y a une équipe qui sera chargée de passer au crible les différentes promesses qui seront faites par les candidats », explique Abdou Zouré.
Il ajoute que le site ne sera pas seulement aux couleurs des élections pendant cette période. Car une autre partie de l’équipe de la rédaction s’occupera de l’actualité courante. Dans tous les cas, l’information étant sensible durant la période électorale, les jeunes journalistes bénéficieront de l’expérience des aînés. « La moyenne d’âge est autour de 30 ans à B24. Il y a des anciens qui vont coacher les plus jeunes en leur disant comment couvrir ce type d’événement, comment tamiser l’information. On a aussi mis un tamis en place qui va du reporter jusqu’au rédacteur en chef en passant par le chef du desk politique pour que les informations qui peuvent prêter à dérapage ne soient pas diffusées pendant la campagne », a poursuivi Abdou Zouré.
Fatou Dramé, journaliste à ‘’Toute Info’’ vivra également une première expérience dans la couverture médiatique des élections présidentielle et législatives. Elle compte mettre à profit cette période pour enrichir son expérience professionnelle. Elle se dit confiante. « Il ne faut pas prendre position, mais plutôt travailler à donner la parole à toutes les parties prenantes. On est là juste pour relayer l’information, donc je crois que tout ira bien. Il faut continuer à respecter les règles qui régissent le journalisme », poursuit la jeune journaliste. La campagne électorale débute officiellement le 31 octobre 2020. Le 26 octobre dernier, les médias ont signé un pacte de bonne conduite avec les différents candidats aux élections présidentielle et législatives, pour marquer leur engagement à assurer un traitement de l’information équitable pour tous les candidats.