La situation socio-politique en Côte d’Ivoire est suivie avec attention par des « diaspos », de jeunes burkinabè nés ou y ayant grandi. Après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 sous fond de contestations et de tensions intercommunautaires, certains redoutent une aggravation des évènements.
Justin Somda, 23 ans, étudiant en Lettres modernes à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou dit suivre avec intérêt l’actualité politique en Côte d’Ivoire marquée par une élection présidentielle. Le jeune « diaspo », terme utilisé pour désigner des Burkinabè de la diaspora ivoirienne de retour au Burkina Faso, se dit inquiet des tensions autour du scrutin. « Chaque fois qu’il y a une élection en Côte d’Ivoire, il y a des conflits. Actuellement, la situation est tendue et on ne sait pas comment cela va se terminer », dit avec déception Justin Somda qui indique avoir toujours ses parents dans ce pays.
Issoufou Barry, étudiant au département d’Anglais partage la même inquiétude. Cependant, il s’interroge sur la tenue des élections de la diaspora burkinabè si la crise actuelle n’est pas résolue. Il rappelle d’ailleurs avec amertume les conflits précédents qui ont affecté les populations burkinabè. Ces conflits ont souvent occasionné des morts au sein de la communauté.
Lire aussi le dossier spécial élection 2020
Les électeurs burkinabè, quant à eux, iront aux urnes le 22 novembre 2020 pour des élections législatives et présidentielles couplées. Barry dit redouter des répercussions sur le vote du fait de la crise post-électorale qui a déjà provoqué douze morts. « Je suis inquiet depuis le jour où Alassane Ouattara a décidé de se représenter pour un troisième mandat. (…) Il faut rechercher la paix là-bas. Si la crise actuelle débouche sur un conflit, les gens n’auront pas la tête aux élections. Tant qu’il n’y a pas la paix, on ne peut parler d’élections », s’indigne Issoufou Barry. L’opposition politique a boycotté l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, contestant l’éligibilité de Alassane Ouattara.
En Côte d’Ivoire les élections ont souvent débouché sur des conflits parfois inter-ethniques. Avec près de trois millions de ressortissants, les Burkinabè constituent la communauté étrangère la plus importante. Ils sont également appelés aux urnes le 22 novembre 2020 pour les élections législatives et présidentielle. Pour la première fois, le vote de la diaspora burkinabè sera pris en compte.