Plusieurs partis politiques sont en campagne pour les élections législatives et présidentielle du 22 novembre 2020 au Burkina Faso. Certains candidats promettent de faire de la réconciliation une priorité s’ils sont élus. Pour des jeunes, ces candidats doivent plutôt mettre l’accent sur les projets de développement dans leurs programmes.
« On se réconcilie par rapport à quoi ? Est-ce que des gens ont reconnu qu’ils ont commis des fautes ? Il va falloir qu’ils acceptent d’abord qu’ils ont commis des tords avant qu’on ne puisse parler de réconciliation », soutient Mariam Soré, étudiante en lettres modernes à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou. La jeune dame dit désapprouver la récurrence de la thématique de la réconciliation dans les discours politiques.
Pour certains candidats aux élections législatives et présidentielle, l’effectivité de la réconciliation nationale pourrait contribuer à mettre fin à l’insécurité marquée par des attaques terroristes. Etudiant en philosophie à l’Université Joseph Ki-Zerbo, Idrissa Samandoulougou dit ne pas percevoir de lien entre les deux thématiques.
« Quand on parle de réconciliation, il n’y a pas de conditions. Qu’on soit élu ou pas, on doit œuvrer à la réconciliation. Si tu n’es pas élu, tu participes à la réconciliation ou pas ? », s’interroge Samandoulougou. Pour ces jeunes, les candidats doivent mettre faire de leurs priorités des projets de développement.
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Depuis le début de la campagne électorale, les différents candidats à l’élection présidentielle dise mettre la réconciliation au cœur de leurs programmes s’ils sont réélus. Ils souhaitent favoriser le retour de certains « exilés politiques » comme les anciens présidents Blaise Compaoré et Yacouba Isaac Zida.
Roch Kaboré a promis dans un entretien accordé à RFI de mettre en place un le processus de réconciliation nationale dès le premier semestre de 2021 s’il est élu. Certains opposants comme Gilbert Noel Ouédraogo dit regretter que le président sortant utilise ce sujet « comme un moyen électoral ».
A l’issue de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, plusieurs hommes politiques et des opérateurs économiques ont dû fuir le pays. Certains d’entre eux sont poursuivis pour des crimes économiques ou politiques .