Et puis vint la conférence de presse de l’Université Joseph Ki-Zerbo. Au lendemain de la course-poursuite entre des étudiants et des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité au sein du campus, l’administration de l’établissement était face à la presse le 14 avril 2023 pour donner sa part de vérité.

Le calme après la tempête, pourrait-on dire. Ce 14 avril, il n’y avait plus de course-poursuite entre des étudiants et des forces de l’ordre. En lieu et place, une conférence de presse de l’administration de l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Vie et de la Terre (UFR/SVT).

Face aux journalistes, le premier responsable de l’UFR, le Professeur Patrice Zerbo, a expliqué ce qui, selon lui, serait à l’origine du mouvement d’humeur des étudiants. « La nouvelle cohorte d’étudiants recrutés en 2022, quand bien même elle suit les enseignements, refuse cependant d’être évalués sur la base du régime sous lequel elle a été recrutée (…) N’ayant pas obtenu gain de cause, la nouvelle promotion master 1, 2022-2023 a décidé de boycotter toutes les évaluations programmées en Master au sein de l’UFR », a déclaré le Professeur Patrice Zerbo.

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En effet, l’Arrêté portant régime général des études du diplôme de Master stipule entre autres que le semestre est validé par compensation intra-semestre si, l’étudiant a la moyenne requise entre les différentes unités d’enseignements du semestre affectées de leur coefficient. La compensation entre les unités d’enseignements ne peut s’effectuer que si la moyenne obtenue d’enseignement est supérieure ou égale à 7/20.

Toujours selon les conférenciers, à l’université Joseph Ki-Zerbo, toutes les UFR appliquent déjà cet Arrêté et l’UFR/SVT est la dernière à l’appliquer parce qu’il n’y a pas eu de recrutement en 2021-2022. Le principal animateur de la conférence de presse a regretté que les étudiants remettent certains articles de l’Arrêté en cause.

La porte des discussions reste ouverte

Les étudiants en master suivent une formation d’élite, un encadrement de proximité, foi des conférenciers. Le Professeur Salifou Traoré, point focal de l’assurance qualité de l’UFR/SVT a insisté sur le fait que les moyennes ne sont plus compensatoires. Selon lui, l’Arrêté a pour seul objectif d’assurer la qualité du diplôme de Master. « Nous voulons donner des diplômes à des étudiants qui ont des compétences » a martelé le point focal de l’assurance qualité de l’UFR.

Des étudiants refusent de se faire évaluer tant que les textes ne sont pas relus. Malgré les échauffourées entre les étudiants et les forces de l’ordre qui ont créé un climat délétère, les responsables de l’UFR/SVT rassurent qu’il n’y a pas de crise entre l’administration et les apprenants. « Tout se déroule normalement au niveau de l’université » a tempéré le Professeur Patrice Zerbo pour qui, la porte des discussions reste ouverte avec les étudiants mécontents.

Force doit rester à la loi

Les étudiants qui ont voulu empêcher la tenue des évaluations, ont été dispersé à coup de gaz lacrymogène par les éléments de la Compagnie républicaine de sécurité dans la journée du 13 avril. Les étudiants à leur tour ont riposté par des jets de pierres. Le tout créant une atmosphère de tension sur le campus.  « Face aux velléités de perturbations des activités académiques, aux actes de violence, agressions physiques et verbales constatées… la force de l’ordre a été requise pour garantir les franchises universitaires », a justifié l’administration.

La promotion 2022-2023 en Master 1, Sciences de la vie et de la Terre, compte 545 étudiants.

Gnimouyi Lauricia Dakio

Collaboratrice