A Bobo Dioulasso, deuxième plus grande ville du Burkina Faso, la fièvre de la campagne électorale monte progressivement. Adversaires sur le terrain politique, des jeunes bobolais de différentes obédiences politiques se réunissent pour civiliser la communication en cette période d’effervescence qui peut virer au dérapage. Certains d’entre eux regrettent déjà des comportements belliqueux de la part d’autres jeunes.
Sango Abdoul Aziz, secrétaire général provincial des jeunes d’un parti politique ne cache pas sa déception, face au comportement de certains jeunes. En ce début de campagne électorale, les esprits se surchauffent déjà. « Ce que nous voyons aujourd’hui sur le terrain est quand même désolant. On a vu des images qui circulent sur les réseaux sociaux. On arrache des affiches, on les déchire, on brule. Des jeunes s’insultent avec des mots grossiers. Ce sont des chosent qui n’honorent pas la jeunesse. Nous voulons quitter cette manière de faire de la politique. C’est grave », regrette le jeune homme.
Pour lui, ce sont des jeunes qui s’adonnent à ces pratiques. Pourtant poursuit-il, les ainés au nom de qui ils prétendent agir, se côtoient en dehors de la scène politique. Les ainés s’attaquent sur la scène politique, mais ils se retrouvent. Ce sont les jeunes qu’on met en confrontation et après la campagne, pour se parler c’est tout un problème », insiste Sango Abdoul Aziz.
Jeune candidate pour les élections législatives dans la province du Houet, Carole Da, étudiante en droit dit également regretter ces agissements. Pour elle, la vie doit continuer après les joutes électorales. « Avant cette campagne, on était des frères, des sœurs, il faut travailler à préserver cela après la campagne. La campagne ne peut pas tout arrêter. C’est juste pour 21 jours, après cela, on sera amenés à nous côtoyer », plaide-t-elle.
A côté de ces agissements déplorés par des jeunes, certains d’entre eux sont réunis au-delà des divergences politiques pour parler de communication politique. Dans une même salle, des jeunes de la majorité, de l’opposition et de la société civile parlent le même langage: celui de la paix.
Dieudonné Ouédraogo, un des formateurs, fait remarquer que la période électorale est souvent marquée par des crises, des violences. A cette occasion, les discours discourtois ne manquent pas. En regroupant des jeunes de divers bords politiques, il s’agit de les encourager à bannir les mots haineux, les comportements stigmatisant, et tout ce qui divise de leurs discours politiques. Pour l’instant, tempère le jeune formateur Dieudonné Ouédraogo , les actes décriés par les jeunes sont mineurs et isolés. Il appartient donc, selon lui, aux jeunes leaders réunis, d’être « des vecteurs de préservation de la paix, de refus de la corruption », pour que le processus électoral se passe bien dans la ville de Bobo Dioulasso.