Au Burkina Faso, certains jeunes accompliront leur devoir citoyen pour la première fois le 22 novembre 2020 lors des élections législatives et présidentielle. Certains de ces primo-votants abordent ce scrutin avec quelques appréhensions.
Senou Philippe, 26 ans, étudie le droit à l’Université Thomas Sankara (UTS). Il avait l’occasion de voter pour la première fois en 2015. Malheureusement, faute de carte nationale d’identité, il n’a pas pu se faire enrôler. Pour ne pas revivre la même mésaventure et reporter une deuxième fois son premier vote, Philippe a pris ses précautions : « Cette année, j’ai pu m’enrôler et j’ai ma carte d’électeur en ma possession. Je suis ravi de pouvoir contribuer au choix du président du Faso. Ça me fait plaisir de participer aux élections du 22 novembre 2020 ».
Abdoul Rasmané Sawadogo, 24 ans, lui est pressé et souhaite que la date du 22 novembre arrive rapidement : « C’est ma première fois de voter et je suis impatient que la date du 22 novembre arrive pour que je puisse participer au choix des dirigeants de mon pays. C’est un droit et un devoir de participer au choix des dirigeants de son pays. Je suis particulièrement réjouie de pouvoir enfin voter pour la première fois ». A la question de savoir s’il a reçu des consignes de ses parents ou de ses amis pour ce premier vote, cet étudiant en master 1 se veut catégorique : « Je suis majeur et c’est à moi de choisir mon candidat en mon âme et conscience. Certes, avec les amis, on échange sur les programmes, la personnalité et les attitudes des différents candidats. Mais le dernier choix me revient ».
Un premier vote qui ne motive pas
Lorsqu’on lui demande si elle sait pour qui elle va voter le 22 novembre, Thérèse Dipama, 22 ans, hésite. « C’est vrai que ce sera ma première fois de voter le 22 novembre, mais je ne suis pas du tout motivée pour voter, explique Thèrese tout en poursuivant, ce n’est pas que je ne m’intéresse pas à tout ça Mais concrètement, quand je regarde les différents candidats, j’ai l’impression qu’aucun d’entre eux n’est à la hauteur des enjeux du moment ».
Pour cette étudiante en deuxième année de médecine à l’Université Saint Thomas d’Aquin (USTA), le Burkina Faso fait face à de nombreux défis. Pourtant, « quand j’écoute les différents candidats, je me dis qu’ils sont tous des beaux parleurs. Ils disent tous lors de leurs différents meetings qu’ils vont faire ceci ou cela pour la population mais une fois élus, ils oublient toutes leurs promesses ».
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C’est peut-être cette attitude des candidats aux élections présidentielle et législatives décrites par Thérèse Dipama qui explique aussi l’attitude de Jean Jacques Ouédraogo. Il n’est pas sûr de se rendre aux urnes le 22 novembre. Ce dernier est soudeur à Somgandé, un des quartiers de la capitale burkinabè, Ouagadougou. Parallèlement à cette activité, ce jeune homme de 23 est inscrit en classe de 1ère en cours du soir. Pour lui, les hommes politiques «, nous trompent constamment. C’est pourquoi, je ne suis pas sûr d’aller aux urnes. De toute façon, j’ai ma carte d’électeur et je vais suivre la campagne électorale à la télé. Je prendrai ma décision après la campagne électorale ». Les candidats devraient se montrer convaincants pour amener certains de ces primo-votants à adhérer à leur programme.