Avec les élections couplées du 22 novembre qui se profilent à l’horizon, ils sont nombreux les jeunes burkinabè qui rivalisent d’initiatives et d’engagements pour que tout se déroule dans la paix. Les jeunes du « Buisson Ardent », un groupe de prière catholique implanté au sein de l’Université Joseph Ki-Zerbo ont choisi la voie de la prière pour un scrutin apaisé.
« Accomplir son devoir comme si tout dépendait de nous, et prier comme si tout dépendait de Dieu ». Cette maxime de saint Augustin a trouvé un écho favorable chez les jeunes étudiants du groupe de prière charismatique de l’Université Joseph Ki-Zerbo. En cette période de campagne électorale, ils multiplient les temps de jeûne et de prières pour des élections apaisées au pays des hommes intègres.
A la question de savoir pourquoi une telle initiative, Jérémy Souly, étudiant en première année de master en chimie à l’Université Joseph Ki-Zerbo et ancien « berger » (premier responsable) du Buisson Ardent donne des explications : « En tant que jeunes nous nous sommes dit que les choses se passent bien quand on intègre Dieu dans nos projets. Nous avons décidé d’abord de confier notre pays et les élections au Seigneur. C’est pourquoi, depuis un certain temps, nous prions à cette intention. Il est vrai que parmi nous il y’en a qui sont engagés d’une manière ou d’une autre dans l’organisation de ces élections, mais on se dit que le plus important est que le pays soit dans la paix et la sécurité ».
Ce qui motive davantage ces jeunes à multiplier les temps de jeûne et les prières pour des élections apaisées au Burkina Faso, c’est l’actualité électorale en Afrique qui est marquée par des violences en Côte d’ivoire et en Guinée. Ainsi, prier pour le bon déroulement des élections au Burkina Faso est une occasion pour le Buisson Ardent selon un autre responsable du groupe, de prier pour que « Dieu inspire tous les protagonistes du processus électoral afin que le vote du peuple soit respecté et non détourné par des individus mal intentionnés ».
Le choix de la prière et des urnes
Certes, les jeunes du Buisson Ardent sont engagés dans la prière pour un scrutin apaisé. Pour autant, ils n’oublient pas que leur participation politique est importante s’ils veulent voir les choses changer positivement. C’est dans ce sens que se justifient ces propos de l’ancien berger du groupe : « étant citoyen de la nation, c’est notre devoir d’aller aux urnes pour choisir le candidat que nous jugeons capable de conduire les destinées de notre pays. C’est vrai que l’on prie mais nous n’oublions pas que le vote est un devoir citoyen. Je pense même que la plupart d’entre nous avons nos cartes d’électeurs ce qui est important ».
Dans plusieurs pays africains, la jeunesse est souvent instrumentalisée par certains hommes politiques pour contester les résultats électoraux. Pour Jérémy Souly, « La jeunesse burkinabè est une jeunesse qui est consciente des enjeux du moment. Pour cela, elle n’acceptera pas qu’on bafoue son choix électoral ». L’ancien responsable du Buisson Ardent invite pourtant les jeunes à toujours revendiquer le respect de ses droits sans violence.