Depuis près de trois mois, difficile voire impossible d’avoir des timbres fiscaux à Ouagadougou mais aussi en province. Conséquence, le prix d’un timbre de 200 francs CFA est passé du simple au triple.
Étudiante en fin de cycle, Delphine Koeffé s’applique à coller des timbres fiscaux sur des feuilles de demande déjà rédigées. Elle constitue son dossier pour postuler à des offres de stages et d’emploi. Elle a dû galérer avant d’avoir ces timbres en parcourant plusieurs artères de la capitale burkinabè.
« J’ai acheté 10 timbres de 200 francs CFA à 500 francs CFA l’unité. Dans l’immédiat, il me faut légaliser mes documents pour les déposer dans le cadre d’un stage et d’un emploi. C’est très cher. Enormément ! », soupire la jeune fille débout sous le soleil brûlant en cette journée de mercredi du mois d’avril.
La jeune fille dit ignorer la raison de cette flambée des prix des timbres fiscaux. Ceux achetés habituellement à 200 francs CFA au trésor et 250 francs CFA chez les revendeurs sont désormais céder à 500 franc CFA.
Une pénurie de timbres fiscaux
Comme Delphine, Inoussa Congo a dû faire le tour de la ville pour essayer de trouver des timbres sans succès. C’est au commissariat qu’il a pu avoir gain de cause. Mais, il a dû payer 200 francs CFA de plus : « Je me suis promené partout, je n’ai pas trouvé. Voilà pourquoi, je suis à la recherche de timbres de 200 francs CFA. J’ai eu avec les ambulants. J’ai acheté deux timbres de 500 francs CFA puisqu’il n’y en a pas. Je suis allé aux impôts mais il n’y en pas »
Depuis quelques mois environ, il y a une pénurie de timbres sur le marché local. « J’ai constaté comme tout le monde que le timbre de 200 coûte 500 francs CFA au jour d’aujourd’hui. Je ne sais pas pourquoi, c’est comme ça. Franchement c’est triste », regrette Delphine.
Depuis quelques mois, il y a une rupture de timbres au Burkina Faso selon Mamadou Bakayoko dont l’activité, l’immatriculation des véhicules, nécessite l’usage des timbres. « Nous avons constaté cette rupture depuis trois mois environ. Si tu veux les timbres, c’est compliqué. Nous travaillons beaucoup plus avec les timbres de 200 et 1000 francs CFA », fait savoir le jeune homme.
Des conséquences fâcheuses
Les timbres de 100 francs CFA et 200 francs CFA sont presqu’introuvables. Pour le reste, les coupons de 1000 francs CFA étant indisponibles, il faut jongler. Il avait pris l’habitude de se ravitailler en province. Là-bas également, il y a rupture depuis quelques semaines. Ce qui engendre de nombreuses conséquences sur l’activité. « Ça retarde le travail. Et quand ça tarde, les commerçants s’énervent et changent de partenaires », regrette Bakayoko qui a perdu ainsi de la clientèle.
Les revendeurs auraient pu, peut-être, se frotter les mains avec cette flambée du prix des timbres. Mais ce n’est pas le cas puisque les timbres sont introuvables. « Ce ne sont que les timbres de 500 francs CFA que nous vendons. Pour avoir les timbres fiscaux de 200 francs CFA, c’est vraiment difficile alors que ce sont ces timbres qui sont utilisés pour les légalisations », explique Djibrina Kaboré.
La rupture des timbres fiscaux sont courants à Ouagadougou. Contacté pour des explications, le service de communication de la direction générale des impôts n’a pas accédé à notre requête.Cependant, dans une interview accordée au journal en ligne lefaso.net, le directeur général des impôts Daouda Kirakoya assure que la digitalisation de l’administration publique aidera à résoudre ce problème.
Boukari Ouédraogo