A Ouagadougou des jeunes ont décidé de mener la campagne électorale sans violence. Installés l’un à côté de l’autre, organisés en groupes, ils créent de l’animation dans leur quartier général tout en se lançant des piques amicales.
Munis d’affiches, sous un fond musical à l’hommage des candidats qu’ils soutiennent pour les élections présidentielles du 22 novembre 2020, trois groupes de jeunes animent sur l’avenue de la nation, non loin du rond-point des nations unis à Ouagadougou. Tout en dansant, ils reprennent en cœur des chansons diffusées par des baffles.
Devant leurs ateliers de commerce de téléphones portables, de grands posters des trois candidats Roch Kaboré, Zéphirin Diabré et Eddie Komboïgo sont bien visibles. Chaque groupe tente, à sa façon, de faire plus de bruit que l’autre. Ces animations attirent souvent la curiosité des passagers. Malgré leur opposition tout se passe dans la bonne ambiance selon ces jeunes. Ce vendredi 13 avril, il n’y a pas d’animation en raison des attaques terroristes contre 14 gendarmes à Tina-Koff dans le nord du Burkina Faso, mais ils continuent de se chambrer.
« Nous prenons cela comme un jeu et on s’amuse. Ce n’est pas la bagarre. Chacun a son parti. L’ambiance est bonne. On s’amuse et il n’y a pas de problème », explique Saïdou Ouédraogo dit Yadéga, supporter de Roch Kaboré.
« On s’amuse »
Depuis le début de la campagne, ces jeunes se sont entendus pour ne déchirer aucune affiche. Selon Adama Sinaré, ces jeunes militants battent campagne dans le fair-play : « La campagne se déroule bien. Ici, il n’y a pas de bagarre. Toutes les affiches sont alignées côte à côte. Chacun est dans son camp et on s’amuse ».
« S’il y a un business, je peux appeler le monsieur qui est au MPP, on va gérer cette affaire ensemble et on revient sans problème. Après, à partir de 15h chaque camp met de l’ambiance. Tout le monde a compris maintenant sinon avant, nous ne faisions pas ça », assure Sorgho qui dit soutenir le candidat Zéphirin Diabré.
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Christian Palenfo semble écarté des autres groupes. Il dit être le seul de ce groupe à soutenir le candidat Tahirou Barry. « Nous étions deux mais mon frère qui était avec moi soutient désormais le groupe du MPP. Mais c’est ça aussi la politique. Ce n’est pas la guerre », fait savoir Palenfo. Il dit avoir pu interpeller son candidat de passage. Celui-ci aurait promis de lui apporter son poster pour qu’il puisse participer « à la fête comme les autres ». Chaque camp se dit convaincu de la victoire de son candidat le 22 novembre prochain. 13 candidats sont en campagne pour cette élection présidentielle.