Trois jours après les élections présidentielle et législatives, l’attente des résultats est longue dans les états major des partis politiques et au sein de l’opinion publique. Les oreilles sont tendues vers la Commission électorale nationale indépendante qui annonce les résultats au compte-gouttes. Des jeunes se disent impatients de savoir qui va diriger le Burkina les 5 prochaines années .
Le 22 novembre 2020, Déborah Zombré nouvelle bachelière, a voté pour la première fois. Depuis trois jours elle dit attendre les résultats avec impatience. Une impatience attisée selon elle, par les contestations des candidats de l’opposition qui dénoncent des irrégularités dans la tenue du scrutin. « Ça met de la pression, surtout avec les dénonciations de l’opposition, on attend la décision du Conseil constitutionnel. On ne sait pas ce qu’il va décider », explique la primo-votante pour qui, les résultats annoncés au compte-gouttes n’étanchent pas sa soif de résultats définitifs.
« Il y a de l’impatience et du suspense dans l’attente des résultats. On parle quand même des cinq années à venir. Il s’agit de notre avenir dans 5 ans », renchérit pour sa part Adolphe Kyelem, également étudiant dans une université privée de la capitale. Pour lui également, les derniers développements autour du scrutin contribuent à aiguiser l’appétit de l’attente. « L’opposition a dénoncé certaines fraudes, la CENI a suspendu entre temps ses travaux. Tout cela met la pression. On va faire comment, on fait avec et on attend », poursuit-il.
Dramane Ouandaogo, étudiant en économie à l’université Joseph Ki-Zerbo piaffe aussi d’impatience. Il fustige la CENI qui selon lui, fait durer l’attente. « On est impatient de recevoir les résultats. Depuis là on attend. Ça traîne, je crois que c’est la CENI qui est mal organisée. Il y a le suspense cette année. Comme il y a trois candidats de haut niveau, on attend surtout de savoir qui viendra en tête et qui sera dans l’opposition», précise-t-il. Il se rappelle qu’en 2015, l’attente a été moins longue. Les contextes ne sont pas pareils semble lui répondre Arnold Ilboudo. « Le contexte n’est pas le même. Avec le contexte sécuritaire, ce n’était déjà pas facile d’organiser les élections. Il y a un certain suspense, mais au vu des premières tendances, on a déjà un aperçu des résultats. Ça va beaucoup nous étonner que les résultats changent fondamentalement. Dans les textes, la CENI a 7 jours pour délibérer. Je pense qu’ils ne vont pas dépasser ce délai », analyse le jeune Arnold.
Pour d’autres jeunes en revanche, l’important était de voter, le reste ne dépend pas plus d’eux. C’est le cas de l’élève en classe de première Nabi Souleymane Ouédraogo. L’auriculaire encore entaché d’encre indélébile, signe qu’il a voté, le jeune homme explique : « En tant que citoyen, j’ai fait mon devoir en allant voter, le reste c’est la CENI qui doit gérer ça ». La Commission nationale électorale indépendante est toujours en pleine compilation des résultats qu’elle annonce au fur et à mesure.