Les irrégularités constatées lors des élections couplées du 22 novembre n’ont pas concerné que la majorité comme le prétend l’opposition politique burkinabè estiment les invités de Y’a débat du vendredi 27 novembre. Ces manquements ont émaillé le processus électoral dès la phase de l’enrôlement affirme Me Angelain Poda, porte-parole de campagne du mouvement SENS. « Quand vous convoyé des gens pour aller s’enrôler dans une localité où ils ne résident pas, c’est une fraude électorale », analyse -t il. Selon lui la fraude électorale a concerné autant la majorité que l’opposition.
Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du réseau nationale de lutte anti-corruption, RENLAC, dit avoir également fait le constat de mauvaises pratiques durant le processus électoral. Le réseau est actuellement engagé dans plusieurs procédures judiciaires de corruption électorale. « Nous avons reçu des cas de dénonciations (…) Nous avons vus des gens qui distribuent de l’argent, qui bloquent ou qui réquisitionnent des stations d’essence pour distribuer du carburant, soit disant pour faciliter la participation à leurs meetings » explique-t-il.
Pour Paul Miki Rouamba, journaliste, la corruption électorale a pris une ampleur inquiétante. Selon lui, les acteurs politiques ne se donnent plus la peine de se cacher. « Les distributions du carburant et d’argent c’est à ciel ouvert, les achats de consciences ». Si le code électoral de 2015, interdisant entre autres la distribution des gadgets à l’effigie des candidats, a permis d’avoir des avancées, estime le journaliste, ce code électoral devrait aussi pouvoir inquiéter les partis politiques, à travers des sanctions.