Les échos de la fête de l’indépendance se font toujours entendre à Banfora. Une semaine après les festivités, l’euphorie est retombée, laissant place à la réflexion initiée par Studio Yafa à l’occasion de son débat hebdomadaire. L’émission Ya’ Débat a convié des jeunes et des responsables de la commune pour parler des éventuels acquis engrangés au profit des jeunes de ‘’la cité du paysan noir’’. Certains invités regrettent le bâclage des travaux, la non-tenue des promesses.
Siaka Soulama, le 2e adjoint au maire de la ville se réjouit de la bonne tenue des activités dans le cadre de la célébration de la fête de l’indépendance. « Nous sommes très satisfaits de l’organisation du 11 décembre. Sur le plan de l’organisation pratique ou des infrastructures, nous en sommes très contents. Tout ce que nous avons voulu a été fait, même si tout n’est pas terminé », avance l’édile. Sur le plateau du débat, il n’y a pas de round d’observation. Mamadou Soma, réplique. Il est le représentant des signataires de la pétition pour le report des festivités du 11 décembre à Banfora. Ce groupe de ressortissants de la région des Cascades avait souhaité ce report en raison des retards constatés.
L’invité cite pêle-mêle, la cité des forces vives dont la moitié des villas n’aurait pas été livrés, l’auberge du 11 décembre dont la construction n’a pas débuté, l’aérodrome qui était également prévu et qui finalement n’a pas été réalisé, sans compter le bitumage des routes et autres infrastructures dont la qualité est décriée. « Nous sommes restés sur notre soif », résume Mamadou. Le plus jeune invité, Nafama Siribié, veut rester prudent. « Nous sommes satisfaits mais avec des attentes qui ne sont pas comblées», avance-t-il. L’animateur du débat demande son avis sur les chantiers inachevés, non débutés. « Je suis au courant que certaines choses ne sont pas encore faites. Mais à mon avis, c’est aussi celui des jeunes, cela ne pouvait pas amener à demander le report (…) Il faut qu’on apprenne à faire confiance à nos autorités », répond le jeune invité.
A ce moment du débat, l’animateur se retourne vers les jeunes fortement mobilisés. « On va demander aux jeunes. Est-ce que vous êtes satisfaits ? » Envoie-t-il. Le « Non » est retentissant dans une salle comble. Invité à réagir à cette désapprobation, Nafama se mue dans le silence. Les jeunes ne boudent pas le débat. Ils participent activement. Questions, applaudissements, murmures de désapprobation, le débat est dynamique. « Le représentant de la jeunesse n’est pas juste. Dire que les jeunes sont satisfaits de l’organisation du 11 décembre, je dis non et non », martèle Somé Sylvestre dans le public. « Je rebondis sur les propos du 2e adjoint au maire qui dit que tout ce qui était prévu a été fait. Je m’inscris en faux. Six ronds-points étaient prévus, je ne sais pas où ils sont. On nous avait promis des plateaux omnisports, on ne voit rien », lance Issa Ouattara jeune étudiant. Pendant ce temps, la jeune élève Barakissa Yamba s’inquiète de la qualité des réalisations et de ce qu’adviendra des chantiers inachevés : « Quand on voit les goudrons qui ont été faits ici, quand on circule là-dessus, on voit de la poussière comme si c’était la terre rouge ».
Les jeunes ont regretté que l’occasion de la célébration du 11 décembre dans la région des Cascades n’ait pas été mise à profit pour créer des emplois. Siaka Soulama, le 2e adjoint au maire de Banfora suggère qu’ils se tournent vers l’entreprenariat. « Oui il faut qu’on entreprenne, mais encore faut-il que la jeunesse ait le background, l’accompagnement nécessaire pour entreprendre », répond Nafama Siribié qui aurait souhaité qu’à côté des festivités, un budget soit consacré pour la formation des jeunes et leur accompagnement afin de permettre la création d’emplois pérennes après le 11 décembre.
L’intégralité de l’émission est à suivre ce samedi 12 décembre à partir de 10h sur notre réseau de radios partenaires.