Des jetés de lit, des revêtements de mobiliers, nappes de tables, tableaux de décoration, ou rideaux en koko dunda ou Faso danfani. Ce qui peut paraitre comme une innovation n’est pas du goût de certains qui estiment que ces tissus habituellement réservés à la mode vestimentaire ne devraient pas être utilisés pour la décoration intérieure. Pour d’autres par contre, les différentes transformations apportent toujours une plus value à ces tissus qui font partie du patrimoine vestimentaire burkinabè.
Des pouffes, des tableaux, des fauteuils, des paniers décorés avec des tissus koko dunda ou Faso danfani. Ces articles en plus d’autres objets d’art, Fatimata Sawadogo les propose dans sa boutique de décoration. La décoration avec ces tissus locaux, elle en a fait sa touche particulière pour plus d’originalité.
Une exploitation qui n’est pas du goût de certains consommateurs. « Ce n’est vraiment pas une bonne idée d’utiliser le pagne que les gens cousent en tenue vestimentaire pour en faire des rideaux, des sacs à pains, des gants, etc. », dénonce Léonie Kaboré, un fan de koko dunda et de Faso danfani. La jeune femme a ses raisons : « imagines tu te sapes dans ton koko dunda et tu rentres dans une voiture dont les sièges sont décorés du même tissu que tu portes, ou que tu te rends à un entretien d’embauche et là, tout le bureau est décoré du tissu de la tenue que tu portes, tu seras ainsi confondu à ces décorations ».
Des tissus destinés uniquement à la mode vestimentaire, d’autres pour la décoration, l’ameublement et certains pour les autres transformations. C’est ce que propose Léonie Kaboré, entrepreneure. Fatimata Zoromé trouve a cette proposition la volonté de tuer les créations artistiques et l’économie entière autour de ces tissus. « Pourquoi doit-on trouver des pagnes pour la décoration et d’autres pour les tenues vestimentaires. L’art est une question de goût et il est unique. Aucune création artistique ne ressemble à une autre trait pour trait. Et c’est ce qui fait la beauté de l’art », explique dame Zoromé qui en veut pour preuve l’exploitation et la transformation du pagne ivoirien -Kita- en plusieurs créations d’œuvres artistiques et artisanales prisées dans le monde.
L’économie du Faso Danfani et du Koko Dunda se trouve dans l’extension de son exploitation, note Issouf Balima, promoteur culturel. « Même si on transforme le Faso danfani en serviette, je suis preneur » commente-t-il. Pour le jeune entrepreneur culturel, les acteurs de la promotion de ces tissus doivent réfléchir à un modèle économique viable qui puisse permettre une industrialisation véritable de la filière. « On ne peut restreindre le Faso Danfani aux pagnes ou pour les tenues vestimentaires. Les différentes transformations apportent toujours une valeur ajoutée au tissu et au rayonnement de l’économie », admet Aline Kaboré promotrice de Danfaniment. Tout ça conclu Sébastien Bazémo styliste, fait partie de la mode. « Le koko dunda ou le faso danfani peuvent être utilisé pour la décoration pou ameublement. Tout ça fait partie de la mode et c’est en vogue en ce moment » soutient-il.