517 attaques et agressions à mains armées avec près de 200 millions de FCFA et plus de 300 téléphones portables dérobés. Ce bilan a été enregistré en 2020 par les services de la police nationale burkinabè. Le phénomène connait une recrudescence depuis le début de 2021, fait savoir le commissaire de police, Rachid Palenfo. Il appelle à une résilience communautaire et au renforcement des effectifs des forces de sécurité urbaine.
Le constat est clair : le phénomène des attaques et agressions à mains armées va crescendo au Burkina Faso, fait noter le commissaire de police Rachid Palenfo. Sur les quatre trimestres de l’année 2020, le premier trimestre a été la période qui a connu le plus d’attaques et d’agressions armées comme d’ailleurs en 2021. « Sur les 517 cas enregistrés en 2020, 217 ont été répertoriés au premier trimestre » indique l’expert en gouvernance du secteur de la sécurité. Selon le commissaire Palenfo, le faible maillage sécuritaire entre autres explique la recrudescence du phénomène. Et un lien pourrait être établi avec la situation sécuritaire. « Notre priorité aujourd’hui est la lutte contre le terrorisme et les effectifs sont beaucoup plus concentrés au front », précise-t-il.
Cette insuffisance des effectifs d’agents de sécurité dans les centres urbains constituent donc selon lui une aubaine pour les braqueurs. « Quand on prend une ville comme Ouagadougou, les services de sécurité n’ont pas une évolution. La cartographie est restée la même sur plusieurs années alors que la ville se développe de jour en jour et les populations augmentent », rappelle-t-il.
Pour venir à bout du grand banditisme, le commissaire de police souhaite une collaboration entre forces de défense et de sécurité et populations. Il suggère également une formation des citoyens sur la surveillance des actes criminels. Le Burkina Faso devrait aussi faire de sa priorité, la lutte contre la circulation des armes légères et de petits calibres.
L’insurrection populaire de 2014, le coup d’Etat de 2015, la situation sécurité au Mali et en Lybie ont favorisé selon l’expert en sécurité, la circulation de ces armes et augmenter la délinquance juvénile. « La délinquance a un visage jeune. Ils sont souvent âgés entre 14 et 35 ans et certains disent s’inspirer de certaines scènes qu’ils regardent sur les réseaux sociaux ou dans les médias », explique-t-il. En cas de braquage, le commissaire recommande de coopérer pour éviter de se faire tuer : « Aucun bien ne vaut la vie. Il ne faut donc pas faire de résistance ».
Aussi, poursuit-il, les détenteurs de fortes sommes peuvent recourir aux services de sécurité pour la sécurisation de leur biens.