A Bobo-Dioulasso, la deuxième plus grande ville du Burkina, les frères Ouattara font la promotion de la culture burkinabè à travers une exposition d’œuvres d’art. Ce sont des créations qui prônent des valeurs comme la Paix et l’intégrité.
Pour les frères jumeaux qui totalisent plus de 25 ans de carrières, c’est jour d’exposition dans un hôtel de la ville de Bobo-Dioulasso, à l’ouest de la capitale. A l’entrée de la cour, un masque sous forme humaine. Une dame couverte de cheveux, calebasse à la main et d’autres personnes autour d’elle. « C’est une expression du vivre ensemble », explique Hassane Ouattara, un des exposants.
Plus loin vers le jardin, des statuettes, masques de toute forme attirent l’attention des visiteurs. Parmi les œuvres qui captent l’attention, une statuette peinte aux couleurs du drapeau national. Bras en l’air et point fermé comme pour exprimer la victoire. Selon l’autre exposant, Houssein Ouattara, c’est le « symbole de la résilience du peuple burkinabè face au terrorisme ».
Perpétrer l’œuvre des ancêtres
Depuis maintenant 25 ans, les frères Ouattara se sont donné pour mission de valoriser et faire connaître la tradition de leurs aïeux. « Les objets d’art, les statuettes du Burkina Faso pour nous, c’est comme une mission pour nous de partager les objets de nos ancêtres avec nos pères » clame Hassane, l’un des jumeaux. Au début pourtant, c’était une simple passion qui est devenue par la suite un métier.
« C’était une passion et petit à petit les journalistes d’ici et d’ailleurs ont contribué à nous recadrer en nous disant comment on doit faire pour que tout le monde puisse voir. C’est un grand plaisir pour nous de partager ce que nous savons de nos ancêtres », raconte Hassane.
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En 25 ans de carrière dans l’art plastique et la sculpture, c’est plusieurs tournées en Europe avec des distinctions pour les jumeaux. Des lauriers qui encouragent le duo dans son travail. « La dernière grande exposition que nous avons faite, c’était dans une vieille chapelle du 18e siècle en France. Aussi, en 2003, nous avons été les tout premiers Burkinabè à être programmés au festival mondial des théâtres et des masques de la marionnette à Charleville Mézières. En 2005, nos œuvres ont été conservées au musée ethnographique de Genève » se rappelle avec fierté Houssein Ouattara.
Les œuvres des artistes sont également appréciées des visiteurs qui y trouvent une originalité dans la création. « Je trouve l’exposition diversifiée tant au niveau du style que de la forme, ce qui exprime quand même une diversité de créativité et avec des significations différentes donc c’est vraiment très riche » salue Denise Nebié.
En plus de la création, les frères Ouattara font également de la recherche d’informations liées aux masques, aux statuettes et tout autre objet animé par la voix, le geste ou la lumière dont les fétiches.
Lauricia Dakio & Faïshal Ouédraogo (collaborateurs)