La situation sécuritaire dans la région de l’Est préoccupe les jeunes de la ville de Fada N’Gourma. Dans le grins de thé, sur les terrains de football, dans les maquis ou chez eux à la maison, ils parlent sécurité. Toutefois, ces jeunes se réservent lorsqu’ils sont face à des inconnus ou à des agents de sécurité.
L’obscurité s’abat peu à peu sur la ville de Fada N’Gourma. Sur le terrain de sport d’une école primaire, des jeunes jouent au football.
A l’écart, cinq autres conversent. Ils parlent notamment de la question sécuritaire dans la région. Face à un inconnu, tous arrêtent de parler. On n’est jamais trop prudent.
« En tant que jeunes, on doit avoir peur puisqu’on ne sait pas qui est qui en ce moment ici. Peut-être nous-mêmes nous vivons avec des terroristes on ne sait pas. Et lorsque nous sommes en face d’un inconnu, on se méfie. S’il commence à te poser des questions bizarres tu es obligé de te taire ou de répondre autrement », explique un jeune qui a requis l’anonymat.
Colère
La question sécuritaire n’est pas taboue ici mais les jeunes prennent leurs précautions. En plus de ne pas répondre aux questions des inconnus, ils évitent de trop se rapprocher des forces de défense et de sécurité. Pour eux, en le faisant, ils pourraient être pris pour cible comme le dit cet habitant : « En tout cas on a peur parce qu’on voit ce qui se passe dans les provinces. Nous avons peur de parler avec les Forces de défense et de sécurité. Mais n’empêche qu’en tant que jeune, on en parle quand même ».
Même s’ils ne le laissent pas transparaître, ils sont nombreux, ceux qui ont du mal à contenir la colère qui bouillonne en eux. A cela, ils ont besoin, disent-ils de courage pour vaincre le terrorisme.
Début mars, l’armée nationale a lancé une opération dénommée ‘’ Otapuanu ‘’, la foudre en langue gulmancema. Cette opération vise à détruire les bases terroristes dans la région de l’Est.
A ce jour, aucun bilan de ladite opération n’a été fait.