De jeunes burkinabè disent être fiers de pratiquer l’animisme, la religion traditionnelle africaine. Ils estiment que cette religion a les mêmes valeurs que les religions dites révélées. Certains adeptes disent déplorer la stigmatisation dont ils sont souvent victimes.
Foungi Ki jeune infirmier à Ouagadougou se rend régulièrement au village pour dit-il se ressourcer. En réalité quand il retourne auprès des siens, c’est pour accomplir des rites traditionnels explique-t-il. Des rites pour se protéger, conjurer des sorts, ou demander des grâces particulière à ses aïeux. « C’est ça ma religion et j’en suis fier. Je n’ai pas encore pensé à pratiquer une autre religion que celle-ci. Mais je respecte toutes les autres religions » commente Foungi.
Le jeune infirmier dit croire en cette religion, qui pour lui, est plus concrète et pragmatique. « C’est la seule religion où on ne se confesse pas. Soit tu l’as fait, soit tu ne l’as pas fait. Devant les ancêtres rien n’est toléré, parce que la religion traditionnelle africaine recommande l’honnêteté, la droiture, la vérité et la sincérité » explique-t-il.
Gérard Kientéga, conteur ne cache pas son appartenance à l’animisme. « J’ai du respect pour ce qui est sacré d’où qu’il vienne. Est sacré tout ce qui est consacré par la nature et la pratique des hommes. En ce sens le sacré africain, notre héritage ancestral est la mère de toutes les autres formes de sacré » se défend le conteur. «Les ancêtres africains infiniment sages et prévoyants» ont laissé, selon lui, «un héritage qui enseigne, renseigne, protège, harmonise et maintient l’équilibre depuis des millénaires».
De ce point de vue, il estime que les objets de la religion traditionnelle sont d’abord identitaires et spirituels avant d’être religieux. Le chef traditionnel du village de Dawelgué Naaba Boalga est évangéliste. Il dit reconnaitre l’importance des autels de rites dans la pratique de la religion traditionnelle. « Dans la généalogie chez les pratiquants de la religion traditionnelle, chaque chef de famille a un autel sur lequel il peut égorger un poulet ou faire d’autres sacrifices », précise-t-il.