Buzz arrangé pour les uns. Provocation pour les autres. Les commentaires après la sortie du titre « Rien à prouver (Rap) » de l’ancien membre du groupe Yeleen, Smarty alimentent les réseaux sociaux. Dans ce titre, le lauréat du Prix découverte RFI 2013 vide son sac en évoquant les difficultés et les coups reçus durant sa carrière. Si certains mélomanes désapprouvent la démarche du rappeur burkinabè, d’autres par contre, saluent une œuvre artistique qu’ils jugent de qualité.
Un vers suscite la polémique depuis la sortie du single « Rap » de Smarty le 21 mai 2021: « Je n’ai pas la plume des slameurs des couloirs de la présidence ». Donsharp de Batoro artiste slameur, plusieurs fois invité en prestation à la présidence du Faso, s’est senti visé. Sa réaction n’a pas tardé : « J’attendais un RAP (Respect, Amitié, Paix) mais tu m’as servi un RAP (Rancune, Animosité, Provoque). Pourtant tu as eu tout le temps de faire ton deuil. Mal-être ou Être mal? Sors le ver de ta pomme frère ».
Dans la même lancé, le journaliste culturel Hervé Honla s’est aussi montré critique envers Smarty. Dans un autre vers, l’artiste évoque des problèmes avec la presse qui boycotte ses œuvres. « Je trouve une fois de plus que cet excellent rappeur est un rancunier patenté. Avec tout le bagage artistique et l’expérience qu’il possède en ce moment, pourquoi revenir exhumer des textes et analyses vieilles de décennies ? », s’interroge-t-il.
Un autre slameur Naël Melerd, habitué des prestations à la présidence du Faso assume cette fréquentation « des couloirs de la présidence » qu’il dit devoir à son talent. « Je me lève devant le président, parfois je l’acclame. Le président aussi se lève quand c’est Naël qui slame », dit-il dans sa réplique. Cependant, Naël Melerd se réserve de « clasher » son devancier. Il considère, plutôt, Smarty comme le leader du Rap au Burkina Faso. Il se dit prêt à hériter du trône si Smarty le laisse vacant. La réplique de Naël est autant apprécié que celui du titre de Smarty sur le plan artistique.
Plusieurs mélomanes saluent la qualité d’écriture de ce titre, plus de 180 mille vue sur Youtube en moins d’une semaine, de l’ancien membre du groupe Yeleen. « À cause de petits jeux de mots de Smarty les gens vident leur dictionnaire. Il n’a même pas parlé mal, il n’a pas cité nom de quelqu’un », écrit Daboné, un mélomane. Avec cette sortie, Wendkouni espère le retour du rap au premier plan de la musique burkinabè.
« Le rap que j’aime: il y’a longtemps que nous n’avions pas eu des textes de cette qualité. J’attends l’Odyssée avec impatience », écrit ce fan. D’autres par contre, ont tout simplement décidé de tourner en dérision ce titre en affirmant en langue mooré mais avec humour : « Depuis que nous sommes-là, tous les rappeurs ont perdu le pouvoir ». D’autres artistes ont promis de répondre à Smarty.