Roch Kaboré, Président du Faso cumule désormais les fonctions de chef de l’Etat et de ministre de la Défense. Face au terrorisme, le président du Faso a apporté des changements aux ministères de la Défense et de la Sécurité. Des jeunes ouagalais, pensent plutôt que « C’est tout le système sécuritaire qu’il faut revoir ». Un non évènement pour ces derniers.
‘’ Ce réaménagement ministériel est un bruit de chaises. Un non évènement » commente Harouna Drabo, blogueur. Le Président Kaboré a tout simplement fait déplacer une personne d’une chaise à une autre sur la même table, poursuit le blogueur, pour qui, ce changement n’est pas profond car la solution à la situation sécuritaire du Burkina réside dans des réformes structurelles et non à des jeux d’actions conjoncturelles. « Ce réaménagement ne pourra pas apporter une avancée dans la lutte contre le terrorisme. La lutte est plus complexe. La lutte contre le terrorisme n’est pas un problème d’homme mais plutôt de système », argue-t-il.
Pour le blogueur, c’est toute la chaine de commandement au niveau de la défense qui doit être revue. Vincent Somé, étudiant en fin de cycle est du même avis que Arouna Drabo. « Ce n’est pas une question d’homme mais de système. Si le système est bon, quelle que soit l’incompétence ou la qualité de la personne qui est nommée, elle peut réussir » explique l’étudiant. Le changement d’homme sans le système reviendra à un perpétuel réaménagement à chaque fois qu’une attaque terroriste surviendrait, s’inquiète-t-il. Il espère toutefois que ces nouvelles personnes nommées aux postes stratégiques pourront apporter un changement au système. « En tout cas, nous attendons de voir le résultat sur le terrain » dit-il.
A l’université Joseph-Ki Zerbo, Idrissa Sawadogo étudiant en 1ere année philosophe lit l’actualité sur les réseaux sociaux. « Je prends connaissance des membres du nouveau gouvernement » dit-il sur un ton narquois. Il dit vouloir accorder le bénéfice du doute à ce nouveau gouvernement espérant qu’il apporte de véritables solutions à la lutte contre le terrorisme au Burkina. « Ce gouvernement ne se rend pas compte des réalités du terrain. Il faut des hommes à la place qu’il faut. Les hommes peuvent avoir des expériences mais être inefficaces à un certain niveau » commente Idrissa Sawadogo. Tout est aujourd’hui une question de bonne foi pour ce jeune étudiant qui espère que la nouvelle équipe viendra à bout de l’hydre terroriste.
Philomène Lompo, étudiant en droit trouve, elle aussi, la situation sécuritaire plus complexe. Pour elle, il faut avoir confiance à ce nouveau gouvernement qui vient d’être installé.
Dimanche 27 juin, le Président Kaboré avait annoncé des aménagements stratégiques contre le terrorisme. Par un décret rendu public ce 30 juin, il prend les rênes de la Défense et le colonel-major Aimé Barthélemy Simporé, précédemment directeur général du centre national d’études stratégiques est nommé ministre délégué. Maxime Koné, ancien ministre en charge de l’intégration et des burkinabè de l’extérieur est lui nommé au poste de la Sécurité.