Pilule du lendemain : un usage non contrôlé à Bobo-Dioulasso
La pilule du lendemain, plus populaire auprès des jeunes filles à Bobo-Dioulasso.

Pilule du lendemain : un usage non contrôlé à Bobo-Dioulasso

Après un rapport sexuel à risque, des jeunes filles ont recours à la pilule du lendemain pour éviter une grossesse non planifiée. A Bobo-Dioulasso, cette contraception d’urgence est populaire alors que mal utilisée, elle peut avoir des effets secondaires selon des spécialistes de la santé.

Honorine, 24 ans, est toute gênée. D’une petite voix, elle explique avoir eu recours à un contraceptif d’urgence après un rapport sexuel à risque avec son petit ami. C’était en 2016 et c’est la première fois qu’elle utilisait cette méthode d’urgence. « Je ne connaissais même cette pilule. C’est mon copain qui m’a donné de l’argent et je suis allée en pharmacie pour l’acheter. Quand je suis revenue, il m’a dit de l’avaler avant de m’expliquer ce que c’était. Sinon moi-même je ne savais pas à quoi ça sert », se rappelle-t-elle.

La pilule du lendemain ou l’utilisation des préservatifs

 

 

A Bobo Dioulasso, plusieurs jeunes filles disent recourir régulièrement à la pilule du lendemain.  Aminata, étudiante de 21 ans en a déjà pris et affiche sa satisfaction. « J’ai eu à utiliser 2 fois les pilules du lendemain seulement juste après le lendemain. En tout cas je trouve que c’est bon, c’est efficace. Ça permet d’éviter une grossesse non désirée, etc. c’est avec une amie que j’ai appris ça, puis j’ai pris quelques renseignement à la pharmacie avant d’acheter », explique-t-elle.

Pourtant certains jeunes disent s’en méfier. Moustapha, jeune bobolais a fortement déconseillé la prise de la pilule du lendemain à sa copine.  Redoutant des effets secondaires, il préfère se protéger. «  Si moi je me protège déjà c’est bon, je n’aime pas les pilules parce que ce sont des choses qui ont des effets secondaires à long terme. Ce n’est pas comme le paracétamol et autres comprimés qu’on prend habituellement, au fur et à mesure que tu vas vieillir là, ça va jouer sur toi », argue-t-il.

 

L’abus de la pilule du lendemain présente des risques

Selon Suzanne Konfé, sage-femme à l’Association burkinabè pour le bien-être familiale (ABBEF), le contraceptif d’urgence comporte des risques. Elle est certes une méthode de contraception mais l’abus répété de sa prise peut retarder la grossesse chez certaines femmes. «  Celles  qui ont opté pour cette méthode contraceptive, plus tard, peuvent commencer à se plaindre parce que ça va perturber le cycle. Chez certaines femmes, ça retarde la grossesse. Elles sont mariées, elles veulent tomber enceinte et il y a de petits soucis, parce que comme c’est une hormone fortement dosée, ça peut aller dégrader un peu la muqueuse utérine », informe la sage-femme.

Suzanne recommande aux jeunes de se rendre dans un centre de santé pour avoir toutes les informations nécessaires sur les méthodes contraceptives. Sans condamner l’utilisation de la pilule du lendemain la sage-femme rappelle que la contraception d’urgence ne doit pas être érigée en méthode régulière de contraception.