Hugues Fabrice Zango est l’un des favoris pour remporter la médaille d’or au triple saut lors des Jeux olympiques de Tokyo. Le jeune athlète burkinabè compte tenir son rang de favori à cette compétition. Interview.
Studio Yafa : Qu’est-ce que les Jeux olympiques de Tokyo représentent pour vous ?
Hugues Fabrice Zango : C’est un rendez-vous que j’attendais depuis longtemps, même si j’ai participé aux Jeux olympiques en 2016. Les objectifs n’étaient pas les mêmes que cette fois. Je veux marquer l’histoire et inscrire le nom du Burkina Faso sur la liste de tous ces pays qui ont déjà été médaillés olympiques. C’est un grand évènement pour le Burkina. Pour moi, cela représente beaucoup parce que c’est l’aboutissement de ma carrière parce qu’il n’y a pas de plus grande compétition que les Jeux olympiques. Je ne suis pas sûr qu’en 2024 je serai aussi performant. C’est, pour moi, le moment ou jamais de ramener la médaille d’or.
On est dans un contexte lié à la Covid-19 comment vous entrainez-vous dans ces conditions ?
Effectivement, il y a eu beaucoup de restriction sanitaire depuis l’année passée. Nous avons fait énormément de stages dans les pays qui avaient moins de restrictions où on n’avait des possibilités d’avoir des compétitions, notamment en Espagne. En France, tous les grands centres nationaux ont refusé l’accès aux étrangers depuis la pandémie de la Covid-19. Nous ne pouvons plus nous entraîner dans ces centres. Nous pouvions continuer de travailler à Béthune où il y a un stade communal. On n’a pas eu de problème physique parce qu’on a justement essayé d’éviter les zones à fort risque dû à la pandémie. Tout s’est bien passé.
À quoi ressemble une journée d’entraînement de Hugues Fabrice Zango ?
Nous faisons beaucoup de travail intensif. Mais les séances durent à peine 15 à 30 minutes. Je fais des courses de vitesses où on va à fond en dévalant des pentes. Je fais beaucoup de courses d’élan et des bondissements. On a beaucoup de temps de repos entre deux séances pour ne pas être trop fatigué. On essaie aussi de récupérer et se préparer mentalement.
Disputer une compétition comme les Jeux olympiques sans public, ne doit pas être évident ?
C’est difficile. Mais nous sommes habitués à cela depuis 2020. Cela enlève une saveur, un plaisir parce que la présence du public donne de la ferveur et permet de célébrer que ce soit les joies ou les peines. Malheureusement, on ne pourra pas le partager avec le public, c’est vrai. Je ne sais pas si on pourra faire le tour de terrain quand on remportera la médaille d’or olympique. C’est dommage parce que je ne pourrai pas montrer le drapeau du Burkina à tout le public japonais ou au monde entier. Il y a beaucoup de personnes qui m’écrivent en me disant qu’ils vont me soutenir derrière l’écran. Justement pour ces personnes, on essaiera de faire plaisir à toutes ces personnes qui sont fans d’athlétisme. Nous sommes des professionnels et on fera le job.
Vous ne parlez que de médaille d’or. Est-ce l’objectif ultime pour vous ?
On ne peut pas viser plus bas. Il faut la plus belle des couleurs pour le Burkina Faso. Une médaille d’or sied mieux à ma peau que la médaille de bronze (rires), c’est une réplique de Youssoupha (ndlr. rappeur français). On va viser la médaille d’or. Rien que la médaille d’or. On a des chances de gagner et dès qu’il y a une chance de gagner, on doit la saisir. Et comme je le dis, je ne sais pas ce qu’il adviendra de demain, mais il faudra prendre tout ce qu’il y a à prendre maintenant. Actuellement, je suis l’un des favoris, je compte bien tenir ce rang.