Le Tour du Faso, la plus grande compétition cycliste d’Afrique, revient après une année de suspension due aux menaces terroristes. Du 27 octobre au 5 novembre 2023, les coureurs vont parcourir 1207,800 km en dix étapes, à travers les paysages variés du Burkina Faso. Onze équipes sont attendues, dont le Mali, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Cameroun, le Maroc, le Bénin, le Ghana, le Rwanda, l’Afrique du Sud et la Belgique.
Assurer la sécurité des participants et des spectateurs au Tour du Faso. C’est le défi de taille du comité d’organisation de la 34e édition du Tour du Faso. Le Burkina Faso est en proie à des attaques récurrentes de groupes armés qui ont fait plus d’un million 900 mille déplacés internes selon OCHA.
Pour Alexandre Yougbaré, vice-président du comité d’organisation du Tour du Faso 2023, cette compétition se présente comme un symbole de la résilience et de la renaissance du peuple burkinabè. « Ce tour aujourd’hui marque la résilience de notre peuple. Après un an de suspension, le Tour du Faso renaît. Ce tour du Faso 2023 est incontestablement le Tour de la renaissance », a-t-il déclaré lors de la présentation officielle du parcours le mardi 3 octobre 2023 à Ouagadougou.
Pour lui, il s’agit d’un « signal fort » aux Burkinabè, pour montrer que le Burkina Faso n’est pas un pays à éviter. « Cette organisation va permettre de battre en brèche l’argument selon lequel le Burkina Faso n’est pas un pays fréquentable », poursuit Alexandre Yougbaré.
Une compétition disputée
Le Tour du Faso 2023 se veut également innovant sur le plan sportif et culturel. Deux étapes sous forme de critérium seront disputées dans les deux plus grandes villes du pays, Ouagadougou et Bobo Dioulasso. La première étape de cette 34e édition du Tour du Faso reliera Ouagadougou à Pô sur 144 km, tandis que la dernière étape se terminera par l’étape Saponé Ouagadougou longue sur 121,1km dont un circuit de 14 km à parcourir cinq fois dans la capitale.
Sur le plan sportif, le Tour du Faso 2023 s’annonce comme une compétition très disputée entre les différentes équipes engagées malgré le contexte sécuritaire. Les favoris sont les habitués du tour, comme le Maroc, qui a remporté cinq fois le maillot jaune, ou le Rwanda, qui a dominé l’édition 2019 avec cinq victoires d’étape. L’Afrique du Sud et l’Algérie sont également des prétendants sérieux au titre. Cependant, les Sud-africains attendent de confirmer leur participation à cette compétition.
Le Burkina Faso confiant pour le maillot jaune
Depuis 2018 avec Mathias Sorgho, un coureur burkinabè n’a plus remporté la tunique dorée. Le directeur technique national a affiché ses ambitions : « Notre objectif c’est de remporter le maillot jaune parce que nous l’avons perdu il y a longtemps. Il n’y a plus de petites équipes. Les équipes qui viennent sont des équipes qui sont très bien placées au niveau de la confédération africaine d’athlétisme. Au plan régional, le Mali et le Bénin ne sont plus de petites équipes ». Les Étalons cyclistes peuvent compter sur des coureurs comme Paul Daumont, Souleymane Koné entre autres.
Les Étalons cyclistes ne comptent pas suivre en observateur cette compétition. Pour reconquérir le maillot jaune, la préparation s’est faite à travers plusieurs compétitions nationale et internationale comme la Tropical Amissa Bongo, le Tour du Bénin, le Tour du Maroc ou encore le Tour de Côte d’Ivoire. Ils sont actuellement au Cameroun pour disputer le Tour Chantal Biya.
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« Nous allons participer à une très haute compétition et il va falloir qu’on bataille très dur pour reconquérir le maillot jaune », soutient Martin Savadogo. Au-delà de la victoire, le comité d’organisation veut montrer que malgré les épreuves, le Burkina Faso reste un pays débout. Cette compétition va parcourir 12 localités dont sept régions du pays.
Boukari Ouédraogo