Depuis le 02 octobre 2023, les élèves ont repris le chemin de l’école. Dans le Yatenga, région du Nord du Burkina, plusieurs écoles fermées les deux dernières années à cause de l’insécurité, ont rouvert leurs portes. Une joie pour les élèves, mais également pour les enseignants qui espèrent que l’année scolaire 2023-2024 se passe bien, en toute sécurité
Ambiance de rentrée scolaire à l’école Bagarin2 de Ouahigouya dans la région du Nord. Nous sommes dans une classe de CM2. Plus de cent élèves sont installés sur les tables bancs. Certains sont assis à deux, d’autres à trois. En ce premier jour des classes, le gouverneur de la région Raymond David Valentin Ouédraogo est venu prodiguer des conseils pour une année scolaire réussie.
« La nation compte sur vous. C’est vous l’avenir. Il faut que vous travailliez. Il n’y a pas de médiocre qui réussisse. Faites tout pour réussir. Vos parents attendent beaucoup de vous. Et soyez des élèves intègres. On ne triche pas. Bon courage ! », lance-t-il à des élèves visiblement attentifs.
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Plus loin dans la commune de Oula. Nous sommes dans une école en pleine réouverture après deux années de fermeture à cause de l’insécurité. Les enseignants, installés à l’ombre des neemiers, recrutent les nouveaux élèves. Ici les instructions sont claires. Personne ne s’adresse à la presse. Il faut éviter les mauvaises oreilles nous dit-on. La prudence est de mise, la situation est fragile.
Comme cette école, une vingtaine d’autres établissements d’enseignement post-primaire et secondaire, fermés les années antérieures reprennent leurs activités dans différentes communes du Yatenga. L’espoir renaît peu à peu et le secrétaire général du syndicat national des travailleurs de l’éducation de base du Yatenga demande à l’administration à mettre les bouchées double pour réussir ce pari.
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« Maintenant sur le plan sécuritaire, on prie Dieu que les choses puissent aller. Quand on regarde même dans certaines zones où les populations sont en train d’être installées, il faut que les populations soient sûres qu’il y a la sécurité afin que les cours soient assurés sereinement pour assurer la continuité éducative », dit-il, avec un enthousiasme mesuré.
La ville de Ouahigouya accueille des milliers de déplacés internes dont des élèves qui tiennent à poursuivre leur cursus. Cela crée un surplus dans les salles de classe. Selon Salam Ouédraogo, Directeur provinciale de l’Education préscolaire, primaire et non-formelle du Yatenga, il y a des écoles de la ville qui ont un effectif de 200 élèves par classe. Comme alternative, il y a des établissements temporaires d’apprentissage. « Nous avons acquis pour le moment une dizaine d’établissements temporaires d’enseignement. Tout cela, c’est pour multiplier les capacités d’accueil des élèves déplacées internes », explique-t-il.