Son nom résonne de plus en plus dans les grands rendez-vous du culturisme mondial. Thierry Bayala a décroché le week-end dernier, la place de vice-champion du monde dans sa catégorie à Séville en Espagne. Natif du Burkina, cet ancien pensionnaire du PMK (Prytanée Militaire de Kadiogo) est une étoile qui brille dans cette discipline sportive peu connue dans son pays. Découvrons le jeune athlète dans cet entretien…
Le choix du bodybuilding et les lauriers
Passionné de sport depuis tout jeune, j’ai toujours eu cette envie de challenges, d’essayer plusieurs choses. J’ai fait de l’athlétisme lors de mon séjour au Sénégal avec au bout, un titre de 3e au niveau national lors d’un concours sportif. Arrivé en France, le basketball a suscité en moi une nouvelle passion. Par la suite j’ai découvert le monde du culturisme. Cette dernière est restée pérenne jusqu’en ce jour avec un parcours fort inattendu.
Tour à tour, j’ai décroché le titre de champion de France, une médaille de bronze aux championnats d’Europe puis un titre de champion du monde en amateur. Grâce à ces résultats, j’ai accédé au statut de professionnel et aujourd’hui, mon rêve est de décrocher un jour le titre de champion du monde en professionnel. Cette quête est en bonne voie avec le titre de vice champion du monde obtenu dernièrement à Séville en Espagne.
Au-delà des muscles
La compétition à laquelle j’ai pris part est organisée par l’IFBB (International Fédération of Bodybuilding), l’une des plus grande fédération dans le domaine du culturisme. C’est une compétition durant laquelle les critères de jugement sont essentiellement le culte du physique. Chaque athlète travaille pour pouvoir afficher le physique le plus esthétique et défini possible.
Il y a également des critères un peu plus techniques sur lesquels les juges se basent pour évaluer et cela varie en fonction des catégories. Comme vous avez pu le constater je n’ai pas l’allure des gros bodybuilders que l’on peut habituellement voir. Tout simplement parce que c’est une tout autre catégorie. La mienne, intitulée « Men’s Physique » a pour but de refléter un physique avec une certaine masse musculaire, mais avec une limite à ne pas dépasser ce qui induirait à changer de catégorie.
Sur cette compétition il y avait 22 qualifiés de 17 pays différents. J’ai représenté officiellement la France sur cette compétition car c’est elle, par le biais de sa fédération nationale, qui m’a permis de faire toutes les compétitions internationales jusqu’à ce jour. Mais ma passion pour ce sport ainsi que mes résultats je les partage chaleureusement avec mon pays d’origine le Burkina Faso.
Les projets
Le titre de vice-champion est symbole d’espoir et de motivation supplémentaire pour moi. Lorsque j’étais encore amateur le titre de champion du Monde me paraissait très utopique jusqu’au jour où je l’ai eu. Cela m’avait pris énormément de temps pour le réaliser mais c’était bien réel et ça m’a ensuite fait prendre conscience que tout est possible dans la vie.
Aujourd’hui en tant que professionnel mon objectif est de pouvoir un jour décrocher le titre de champion du monde. Il y a eu deux tentatives déjà qui ont abouti à un titre de vice- champion et cela me motive d’avantage car on n’est plus loin de ce rêve. Il faudra juste encore travailler très dur pour le mériter.
L’excellence dans la discrétion
Je ne suis pas très connu au pays et d’ailleurs c’est le cas à peu près partout hors mis ceux qui sont dans le milieu. Simplement parce que je suis assez introverti de nature et un peu complexé avec la médiatisation. Je prends souvent conscience de la chance que j’aie avec un tel palmarès mais pas suffisamment car à la base j’ai démarré cette aventure pour le simple plaisir d’essayer sans réel grand projet au bout.
La préparation pour de telles compétitions requiert un investissement considérable tant physiquement, mentalement que financièrement. Mais le fondement de tout ça reste l’impact positif du sport sur notre santé et notre longévité. Mon souhait serait de pouvoir éventuellement contribuer à l’expansion de salles de sports au pays. Cela pourrait apporter au delà même de la simple pratique, un mode de vie qui s’accommoderait avec notre quotidien.
Message à la jeunesse Burkinabè
Le sport, même s’il n’est pas aussi promu au Burkina Faso, mérite d’être considéré et surtout, tous les rêves doivent être nourris car j’ai la ferme conviction que nous détenons beaucoup de potentiels pour exceller dans plusieurs disciplines sportives. Je reste un modeste acteur dans la vulgarisation du sport à côté de nos héros Hugues Fabrice Zango et Iron Bibi, mais c’est une grande fierté de voir l’impact qu’ils génèrent avec leurs parcours. J’espère pouvoir apporter, par la grâce de Dieu, quelques pierres à cet édifice.