Des scènes de bagarres, de jalousies ou même de menaces de mort. C’est ce qui se vit souvent dans de nombreuses cours communes encore appelées ‘’célibatériums’’ au Burkina. Amenés à partager le même cadre de vie, certains locataires arrivent tout même à surpasser les mésententes pour vivre en harmonie.
Quartier Zogona à Ouagadougou. Dans une cours commune communément appelé ‘’célibatérium’’, Prisca Dédui, 20 ans, y vit depuis l’âge de 2 ans avec ses parents. Une grande cours composée de 10 maisons. Certaines d’une pièce et d’autres de deux pièces.
Plusieurs familles cohabitent et partagent leur quotidien ensemble. Prisca apprécie la relation qu’elle a tissée avec les autres locataires. « Nous sommes venus trouver des gens dans la cour, des gens sont venus nous trouver plus tard. L’ambiance de la cour est très intéressante. C’est vrai que nous sommes venus différemment mais on a tissé un lien familial », commente la jeune fille.
Locataire depuis 2018, dans la même cour commune, Kévin Bazié ne cache pas sa fierté de vivre dans cette bonne ambiance. Mais, parfois la cohabitation quotidienne est mise à rude épreuve. « Quand il y a une activité que l’on veut entreprendre, il y en a qui s’éclipsent », fait-il savoir. Présents quand il y a des réunions, mais absents quand il s’agit d’organiser une activité : c’est ce que déplore Kévin chez ses voisins.
« Par exemple quand on décide de vider les toilettes, au moment où vous faites la réunion, vous vous rendez compte que certains ne sont pas là. Ou bien vous décidez de faire des cotisations pour quelque chose, y a certains qui tardent avant de donner donc ça énerve parfois mais ça se résout », explique le jeune homme.
Injures et menaces de mort
Awa Badiel a eu moins de chance dans son aventure de vie dans une cour commune. Elle dit y avoir vécue les pires moments de sa vie. Tout allait bien jusqu’à l’arrivée d’une troisième voisine. « Les choses ont commencé à aller mal. Elle ne s’entendait avec personne. Chaque jour c’était des injures, des menaces de mort », se rappelle-t-elle. Awa Badiel décide de quitter la cour commune lorsque cette nouvelle voisine a engagé des gens pour molester les autres voisins.
Malgré cette mauvaise expérience, Awa Badiel n’est pas contre la vie en cour commune. Selon elle, il suffit de tomber sur de bons voisins pour vivre de bons moments. « On se créé une nouvelle famille. Il y a la sécurité aussi. Tu peux même confier ta maison, tes enfants à ta voisine. La vie en cours commune est vraiment bien lorsque tu tombes sur de bonnes personnes et lorsqu’il y a l’entente », dit-elle.
Les incidents dans les cours communes sont assez répandus. Mais pour de nombreux jeunes, c’est un passage obligé en attendant de devenir propriétaire d’une maison.