Venue dans la capitale Ouagadougou pour être fille de ménage, Suzanne Yago s’est éprise d’amour pour la photographie. La jeune fille originaire de Kokologho qui travaille dans un studio de prise de vue, apprend les techniques de cet art dans l’optique d’ouvrir plus tard son propre studio.
Un jour ordinaire à Pissy, un quartier situé à l’ouest de la ville de Ouagadougou. Pas loin du Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA), une jeune fille fait la causette avec sa camarade sur la terrasse d’une maisonnette. Au-dessus, on peut lire « Studio Photo Melrose ». Suzanne Yago 25 ans nous accueille, avec un léger sourire. La jeune fille, vêtue d’une robe Faso Danfani, mixée avec un tissu noir, nous introduit par la suite dans ce qui fait office de studio photo.
Il y a un an, cette titulaire du Certificat d’études primaire débarquait en tant que secrétaire au « Studio Photo Melrose ». Mais bien avant, que de chemin parcouru pour la native de Kokologho, commune située à 45 km de Ouagadougou. « À mon arrivée à Ouagadougou, j’avais cherché le travail d’aide-ménagère mais je n’ai pas duré là-bas. J’y ai fait deux semaines. Après cela j’ai décidé d’aller apprendre un métier et on m’a amené dans un salon de coiffure où j’ai fait deux 2 ans », explique-t-elle.
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Elle poursuit en disant qu’après ses premières expériences dans la capitale, elle a décidé de se trouver un travail qu’elle espère plus rentable. L’opportunité de travailler comme secrétaire dans un studio photo se présenta à elle. En regardant son patron, travailler, Suzanne Yago apprend à aimer la photographie. Son patron n’hésite pas à lui apprendre le b.a.-ba de la prise de vue.
« Quand elle est arrivée, dans la même semaine, je lui ai montré. Elle n’a pas duré avant de maitriser. Même si je ne viens pas, je sais que y a une qui est là pour gérer le travail comme il faut », se réjouit, confiant, Léonce Poda, le patron de Suzanne qui se satisfait de la capacité d’assimilation de son employée.
De l’ombre à la lumière
Des filles photographes professionnelles; un métier pas assez répandu au Burkina et à Ouagadougou. Laurent Kalmogo, un client admet avoir été surpris et même douté de la capacité de la jeune fille quand il est venu, il y a quelques heures, pour faire ses photos d’identité.
De retour pour récupérer ses clichés, il dit être satisfait de la qualité. « Oui oui, c’est très bien fait. Je viens de faire la photo c’est très bien pris. C’est ma première fois mais, je suis très satisfait. Si je dis que je ne le suis pas, j’ai menti », rassure le client. Cette fois semble être la bonne pour Suzanne. Elle estime avoir enfin trouvé sa voie, celle qui lui convient le plus, même si elle avoue que ce n’est pas par passion pour la photo qu’elle était venue au départ.
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« Quand je venais ici, c’est l’argent que je voulais à la base, mais actuellement là, le travail de photographe me plaît beaucoup et j’aimerais l’apprendre davantage », s’enthousiasme Suzanne qui maintenant pense à continuer à apprendre la photographie avec pour intention d’ouvrir dans deux ans son propre atelier. « Mais pour le moment, c’est le travail que je voudrais maîtriser parfaitement surtout celui de l’ordinateur », poursuit la multitâches.
Selon Suzanne, le métier de photographe nourrit son homme. Elle dit bénéficier d’une rémunération mensuelle de 25 000 F CFA. En plus de la photographie, à ses heures perdues la jeune fille donne aussi des coups de peigne pour se faire plus de sous. Passionnée de son travail, elle aspire, avec ce qu’elle gagne en plus, concrétiser son rêve : celui d’ouvrir un studio de photo.
Carolle Kady Ouattara (Stagiaire)