Le tourisme au Burkina Faso a connu une baisse du fait de la situation sécuritaire. Dans l’émission Ya’Débat du Studio Yafa, des acteurs du secteur déplorent la faiblesse de l’investissement pour développer le tourisme. Comme solution, ils proposent le développement du tourisme local pour attirer les Burkinabè d’abord.
Yacouba Ouédraogo, président de l’Association des guides touristiques du Burkina Faso est formel. Le tourisme au Burkina Faso se porte mal. « Depuis 2015, nous (ndlr guides touristiques) sommes assis et nous n’arrivons pas à travailler. (…) Les touristes ne viennent pas ». La baisse des visites au niveau des sites touristiques s’explique, selon lui, par l’insécurité (attaques terroristes) et la pandémie de la Covid-19.
Des sites délaissés
Pour sa part, Pierre Damien Farma, président du cercle de réflexion et d’actions citoyennes et sociales partage le même constat : « Le tourisme burkinabè est porté par les expatriés. Quand on tient compte de ce contexte, le tourisme burkinabè n’est pas en bonne santé ».
Farama déplore un délaissement de sites touristiques burkinabè en particulier les ruines de Loropeni classé patrimoine mondiale par l’UNESCO. Il prend l’exemple de la principale voie de 40 km qui relie le site à la ville la plus proche Gaoua toujours en attente de bitumage. En plus, l’inaccessibilité de la région de l’Est par les touristes étrangers fait perdre près de 10% de sa possibilité selon Farma.
Attirer les jeunes burkinabè
Monique Ouédraogo, directrice générale de la valorisation et de l’aménagement du territoire touristique conteste ces affirmations. « En ce moment, des équipes sont sur le terrain dans les zones touristiques pour l’implantation de 200 panneaux », a-t-elle corrigé en fin d’émission. Près d’un milliard de Francs CFA a été investi pour mettre en valeur les ruines de Loropeni. Mais les ressources financières ne suffisent pas d’après ses dires.
« Le ministère est parfois accusé à tort de ne pas assez investir dans le tourisme. (…) Lorsqu’un département n’a que 0,33% tout au mieux 0, 34% , du budget national avec tous les investissements qui sont attendus, c’est très difficile », regrette-t-elle. C’est pourquoi le ministère a entrepris de mettre l’accent sur l’investissement du secteur privé.
Les acteurs sont tous unanimes qu’il faut développer le tourisme interne pour permettre aux jeunes burkinabè d’abord de découvrir les sites touristiques du Burkina Faso. Ils proposent également le développement de plateformes numériques pour permettre la visite des sites touristiques à distance de façon payante et faciliter l’accès aux sites touristiques.
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