Faire des rencontres, échanger, tisser des relations professionnelles, vivre pleinement sa passion. Ce sont les attentes de la jeune comédienne Eléonore Kocty à cette 27e édition du FESPACO. Meilleure interprétation féminine burkinabè au « Sotigui », elle se livre à au Studio Yafa. Interview.
Studio Yafa : Que représente le FESPACO pour la jeune comédienne Eléonore Kocty ?
Eléonore Kocty : C’est la fête du cinéma, des acteurs. Pour moi, c’est notre identité burkinabè. Depuis quelques années, on assistait à un certain laisser-aller, que ce soit au niveau de la création cinématographique qu’au niveau des acteurs. Il y avait comme une stagnation.
Mais cette année, avec la cérémonie d’ouverture majestueuse qu’on a eue, on va dire que c’est un top départ, un renouveau du cinéma burkinabè. Et j’espère que tous les professionnels, les acteurs, les producteurs et les réalisateurs, tous les métiers du cinéma vont saisir cette opportunité et ce vibrant appel pour rehausser les choses et redorer l’image du Burkina.
Avez-vous joué dans des films qui sont en compétition à cette biennale ?
Oui. Il y a une série qui passe actuellement sur la RTB et qui s’intitule « les honorables députés ». J’invite les cinéphiles à aller voir cette série dans les salles aussi. C’est un film parlementaire. Mais dans ma jeune carrière, j’ai joué dans une vingtaine de films. Je n’ai pas le nombre en tête, mais c’est une bonne vingtaine.
Entre autres, il y a eu des rôles principaux « The Rose” de Aïssata Ouarma, « Un arbre pour une vie » de Maïga Rachida Moussa, « La Rupture » de Francesca Saka, « Un 8 Mars pas comme les autres » de Tom Ouédraogo et « Il pleut sur Ouaga » de Fabien Dao, « les honorables députés » de Noraogo Sawadogo, réalisé par Serges Armel Sawadogo, « No blabla » de François Bergeron, un rôle secondaire dans « La forêt du Niolo » de Adama Roamba et dans « Madjigui » de Mouna N’Diaye.
Avez-vous des attentes particulières pour cette édition ?
Le fait même de tenir ce FESPACO malgré les challenges, c’est la preuve d’une grande volonté de continuer à vivre malgré les difficultés. Bien entendu, je compte développer mon réseau, rencontrer plus de professionnels d’ici ou d’ailleurs, rencontrer mes collègues acteurs, partager ce que nous savons et aimons faire de mieux, regarder des films, m’enrichir à nouveau et me mettre encore à créer pour attendre l’édition prochaine. Jusque-là, ça se passe très bien.
Vous avez commencé par le théâtre, quelle passerelle y a-t-il entre le théâtre et le cinéma?
Il y a une très belle passerelle. Le théâtre nourrit le cinéma et vice versa. Il y a une très grande différence entre les deux. Le théâtre, c’est de préparer quelque chose et le jouer en face d’un public. Le cinéma, c’est préparer quelque chose et jouer devant une caméra qui sera montré à un public.
L’autre différence est que le théâtre c’est du live, tu montes avec toutes les imperfections pourtant au cinéma, on a le temps de gommer toutes les imperfections, de changer avant de le présenter.
Vous avez été sacrée meilleure interprétation féminine au Sotigui Awards. Que représente ce prix pour vous ?
Je fais mon petit bonhomme de chemin. 10 ans de carrière et un prix, je dis que c’est bien, mais ce n’est pas suffisant. J’aurais pu avoir un prix il y a trois ou quatre ans. Ce prix veut seulement dire que je suis en train de m’améliorer. Je prends donc le prix comme une reconnaissance et une invitation à mieux faire.