Le Tour du Faso, l’une des plus grandes compétitions cyclistes d’Afrique, bat son plein. Les coureurs du Burkina Faso, de la Belgique et du Maroc sont les favoris pour remporter le maillot jaune, mais les jeunes maliens ne se laissent pas distancer. Malgré les difficultés financières et matérielles, ils font preuve de courage et de détermination pour représenter leur pays.
A l’arrière du peloton de la huitième étape du Tour du Faso 2023 à Bobo Dioulasso, deux coureurs maliens roulent à vive allure. Ils suivent le rythme imposé par les autres coureurs du Burkina Faso, de la Belgique et du Maroc, les principaux favoris pour remporter le maillot jaune. Les Camerounais et les Ivoiriens, sont également en bonne position. Le rythme est élevé.
A trois tours de la fin, l’un d’eux tombe en panne. Roulant en trombe, le véhicule d’assistance s’immobilise à quelques mètres de lui. Le mécanicien surgit du véhicule, les clés en main et se précipite pour réparer le vélo. En à peine, 30 secondes, le vélo est réparé. Le coureur peut reprendre la route.
Pas question d’abandonner malgré la difficulté. C’est le Tour du Faso, l’une des plus grandes compétitions africaines et qui passionne presque tous les états de l’Afrique de l’Ouest. A l’arrivée finale de cette étape, le bilan est satisfaisant même si aucun Malien n’est sur le podium.
Le premier des cyclistes maliens Yacouba Diallo arrive à la 11e place alors que son coéquipier Karim Balo est 13e et Sitapha Koné se classe 27e. L’équipe malienne n’a pas lâché. Au classement général après huit étapes elle se classe cinquième sur 10 équipes. Un signe que le cyclisme malien se porte bien.
La vision d’un président
« Franchement, les jeunes aiment le cyclisme.A l’arrivée du nouveau président de la fédération Sidiki Bagayoko, il a eu une vision pour le cyclisme malien pour promouvoir le cyclisme au Mali. Sinon, avant, il n’y avait pas de clubs. Nos grands prix ne dépassaient pas 150 mille », explique Djibril Koné le directeur sportif de l’équipe du Mali. D’après ses propos, depuis quelques années, des clubs de cyclisme se sont créés.
Les compétitions se sont multipliées. Les récompenses des équipes ont été revues à la hausse. Les jeunes s’intéressent de plus en plus au cyclisme. Car au Mali, le football et le basketball sont les sports les plus populaires. Les équipes de jeunes maliens brillent sur le continent et la scène internationale dans ces différentes disciplines.
Malgré tout le cyclisme essaie aussi de se faire sa place. C’est pourquoi, pour cette 34e édition du Tour du Faso, l’un des plus populaires d’Afrique, la délégation malienne a misé sur les jeunes. « Vraiment ça a commencé à progresser. Ces jeunes, c’est leur première fois au Tour du Faso. Cela montre que le cyclisme malien est en train de progresser », poursuit Koné.
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Tiémoko Diallo est l’un des meilleurs jeunes du Tour du Faso, le plus jeune de l’équipe du Mali. Il découvre le cyclisme tout petit en partant à l’école à vélo avant de s’entraîner au quartier. Son rêve de participer au Tour du Faso se réalise. Depuis ses débuts, il a toujours espéré côtoyer les meilleurs d’Afrique et d’Europe. C’est le cas avec la présence des équipes du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Maroc et de la Belgique. « Je cherche le maillot de meilleur jeune. Il y a les Burkinabè et les Marocains qui luttent pour ce maillot. Mais je vais essayer de tout faire pour remporter ce maillot de meilleur jeune », espère Tiémoko Diallo.
Ce maillot de meilleur jeune, il l’a remporté lors de la première étape du Tour du Faso à Pô. Mais, le jeune reconnaît que la compétition est rude avec une vitesse de course qui monte souvent à plus de 40 km/h. A défaut du maillot de meilleur jeune, il espère arracher au moins une victoire d’étape. Son ainé Yacouba Diallo partage son amour pour le cyclisme avec l’agriculture.
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Participer au Tour du Faso est une occasion pour lui de s’aguerrir encore plus. « Nous avons un Tour au Mali mais ce n’est pas du même niveau que le Tour du Faso. Le rythme du Tour du Faso est très élevé », admet-il. Pour lui, c’est une chance. Car beaucoup de jeunes au rêvent aussi de participer au Tour du Faso. « Ils sont nombreux qui veulent venir au Tour du Faso. Ils aiment vraiment le cyclisme », témoigne Yacouba.
Comme dans les autres pays de la sous-région, le cyclisme est confronté à des difficultés notamment financières et matérielles au Mali. Mais ce n’empêche pas les jeunes de pratiquer le cyclisme selon Djibril Koné. Il reste encore deux étapes, à la date du 3 novembre 2023, pour arracher une victoire d’étape au Tour du Faso.
Boukari Ouédraogo