Des jeunes au Burkina Faso jugent les méthodes de contraception modernes dangereuses. Dans l’émission Ya’ Débat du Studio Yafa certains estiment qu’il faut vulgariser également les méthodes de contraception dites traditionnelles pour permettre aux jeunes de faire un choix.
Pegdwendé Ouédraogo, la trentaine, s’oppose avec vigueur aux méthodes de contraceptions modernes comme les pilules, les préservatifs, les injections, les stérilets, entre autres. Pour lui, ces méthodes « importées » sont « dangereuses ». C’est pourquoi, il plaide pour une utilisation des méthodes dites traditionnelles de contraception. « La méthode la plus efficace, c’est l’abstinence. Après cela, il y a des méthodes comme les graines de papaye, lavée, séchée et mâchée (je ne dirai pas comment l’utiliser) et ça marche autant pour l’homme comme la femme », assure Pegdwendé.
Promouvoir une sexualité responsable
Par contre, Stevie Reine Yaméogo, engagée dans la promotion des méthodes de contraception moderne justifie leur utilisation. « Nous sommes dans la bonne marche de promouvoir l’utilisation des méthodes contraceptives dans le sens où notre jeunesse est frappée par une situation sanitaire assez préoccupante à travers l’existence de grossesse non désirées, d’avortements clandestins et de violences basées sur le genre. (…) L’utilisation des méthodes contraceptives permet à cette jeunesse d’avoir une sexualité responsable et de se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles et prévenir les grossesses non désirées », soutient la jeune fille.
Pour sa part, Ange Gabriel Kambou, président de l’Association des blogueurs du Burkina (ABB) estime qu’il faut promouvoir autant les méthodes modernes que traditionnelles. « Il n’y a pas de méthode avec risque zéro. Ce que je veux, c’est qu’on donne la vraie information. Pour moi, si une personne veut utiliser les méthodes contraceptives, qu’on lui donne les avantages et les inconvénients. Et je décide en fonction de l’offre », suggère Kambou.
Impliquer les parents
Cependant, le jeune homme déplore les campagnes de sensibilisation faite à l’endroit d’enfants mineurs sans informer leurs parents. « Si j’utilise un moyen de contraceptif moderne, je décide avec ma femme. Mais, que mon enfant qui n’est même pas majeur, à partir du moment où on appelle à augmenter l’âge du mariage à 18 ans, on ne peut pas commencer à distribuer des méthodes de contraceptions aux enfants de 14 ans », regrette-t-il.
Mais selon Stevie Ouédraogo, dans la mesure où ces enfants sont sexuellement actifs, il faut promouvoir ces méthodes de contraceptions modernes afin d’éviter les cas de grossesses non désirées et les avortements clandestins.
Ya’ Débat est diffusé tous les samedis à partir de 9h dans l’émission Le Grand Rendez-vous sur Radio Nostalgie Ouaga et l’ensemble des radios partenaires du Studio Yafa.