A Ouagadougou, les camions transportant des gravillons sont une source de nuisance et de danger pour les usagers de la route. Ces derniers circulent parfois à des heures de pointe, mal couverts et déversent souvent leur charge sur la chaussé provoquant parfois des accidents. Face à ce problème, les autorités communales ont pris des mesures, mais elles sont insuffisantes ou mal appliquées.
Abdoul Kouanda tient une boutique de vente de gaz au grand marché de Ouagadougou. Chaque jour, il voit passer des camions transportant des gravillons. Il doit se protéger les yeux avec les mains à chaque fois qu’ils passent. Il a pris cette habitude depuis longtemps.
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« Quand on suit ces camions, on reçoit des cailloux dans les yeux. La plupart de ceux qui sont derrière eux doivent se couvrir les yeux avec les mains », raconte Abdoul Kouanda. Il déplore aussi le gravillon qui se répand sur la route et la rend glissante. Ces instants de distraction peuvent causer des accidents. Il en a déjà été témoin à plusieurs reprises. Il pense que les transporteurs de gravillons et de sable devraient éviter de circuler pendant les heures de pointe.
« Il faudrait que ces camions roulent à des heures plus calmes, ou qu’ils empruntent d’autres voies, pour éviter de prendre les routes que nous utilisons souvent », propose Abdoul Tidiane Kouanda.
Le mauvais état de la route
Au quartier Pissy, à plusieurs kilomètres de là, se trouve un site de concassage de granite. Des chauffeurs y attendent que leur camion soit chargé en gravillon. Interrogés sur le sujet, ils se disent impuissants. « Quand on transporte ce genre de marchandise, on ne peut pas empêcher que ça se renverse, à cause de l’état des routes, pleines de nids-de-poule », explique Mohamed Kaboré.
Ce conducteur accuse aussi le mauvais état des routes de la ville. « En plus, le véhicule tangue quand on roule avec, donc c’est inévitable que ça se renverse. Ça tombe forcément, même si c’est peu. Même si on recouvre avec des bâches, ça finit par se renverser », ajoute-t-il.
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Les autorités communales sont au courant du problème. Elles ont pris un arrêté par le biais de la police municipale pour réglementer la circulation de certains camions. Louis Naré, adjoint du directeur de la sécurité publique, affirme que des sanctions sont prévues.
« Pour celui qui ne respecte pas la réglementation, on va lui infliger une amende de 25.000f pour défaut de couverture d’agrégat. Cela sans préjudice des poursuites pénales qui peuvent être engagées s’il y a eu des dommages. Il y a aussi ce qu’on appelle la mise en fourrière qui est une autre forme de sanction », précise-t-il.
Selon Louis Naré, les véhicules poids lourds dont la charge est supérieure à 10 tonnes sont autorisés à circuler entre 10h00 et 12h00 et entre 21h00 et 5h30.
Aminata Ouédraogo
Stagiaire