De plus en plus des jeunes souffrent des hémorroïdes, cette pathologie causée par le dysfonctionnement du tissu de soutien du canal anal. De la douleur au quotidien et son lot de conséquences. Pour les spécialistes de la santé, il est possible d’en guérir, à condition de s’y prendre tôt.
Dans un atelier de couture à Tanghin, un quartier de Ouagadougou, les machines se font entendre bruyamment. Nous sommes à Sacko création. Devant sa machine, un jeune a une position inclinée sur sa chaise, c’est Soumaila Kiemtoré. Le jeune homme, la trentaine dit souffrir des hémorroïdes. « Je ne peux pas m’asseoir correctement. Je fais ce travail il y a 14 ans je pense que c’est dû au fait que je reste assis pendant plusieurs heures » explique-t-il.
Communément appelée ‘’koko’’, les hémorroïdes sont présentes en chaque personne, note le Dr Lydie Sya hépato-gastro-entérologue. Seulement, s’empresse-t-elle d’ajouter, elles deviennent pathologiques dès l’apparition des symptômes.
« La maladie se manifeste de 3 façons. Il y a 3 symptômes, le 1er et le plus fréquent c’est la douleur au niveau de l’anus. Vous allez voir des patients qui ont du mal à s’asseoir parce qu’ils ont mal. Ils ont mal quand ils partent au wc. La 2e manifestation c’est les hémorragies par l’anus qui sont souvent sans douleur. La 3e manifestation c’est le prolapsus qui est une excroissance au niveau de l’anus visible à l’œil nu », explique Dr Sya.
La guérison est possible
Comme chez le jeune tailleur Soumaila Kiemtoré, les hémorroïdes impactent négativement le quotidien de ceux qui en souffrent. Jeune conducteur de remorque, Rasmané ne dira pas le contraire. Le jeune patient avoue remarquer souvent des saignements et des démangeaisons au niveau des yeux, des vertiges et une faiblesse musculaire. « Comme ça ne finit jamais aussi on vit avec », lâche le patient comme par résignation.
Bien au contraire, semble lui répondre Dr Sya. On peut bien en guérir, mais à condition. « On peut guérir définitivement des hémorroïdes, mais cela dépend du stade auquel la maladie a été découverte et du traitement proposé. Pour les stades de début, il y a des traitements instrumentaux. A un stade avancé seule la chirurgie peut permettre une guérison totale. Mais, il faut le dire, il y a des risques de récidive si le facteur qui est en cause est présent. C’est-à-dire si le patient est un constipé chronique, il peut toujours développer la maladie », détaille l’hépato-gastro-entérologue.
Pour éviter cette pathologie, les spécialistes de santé conseillent une alimentation saine, riche en fibre. Il faut surtout éviter les aliments lourds et qui constipent.