Parmi les participants aux assises nationales qui ont eu lieu au Burkina, il y a avait Adama Tamboura. Déplacé interne, ce natif de Pétégoli dans la commune de Baraboulé en plein Sahel burkinabè a participé aux travaux pour faire entendre la voie de cette catégorie de la population victime des affres du terrorisme.
Le 22 septembre 2018, Adama Tamboura débarquait à Ouahigouya au Nord du Burkina. Il fuyait ainsi les attaques terroristes qui faisaient rage dans son village, Pétégoli dans la commune de Baraboulé, province du Soum dans le Sahel. Il fallait se reconstruire avec sa famille, réapprendre à vivre dans un autre environnement.
Depuis, la situation ne s’est pas véritablement pas améliorée dans sa bourgade. Difficile pour lui d’y retourner, même si c’est son vœu le plus cher, dit-il.
Le 24 janvier 2022, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration s’empare du pouvoir à l’issue d’un coup d’Etat. Les nouvelles autorités, par la suite convoquent des assises nationales regroupant les différentes forces vives du pays pour examiner et adopter la charte et l’agenda de la transition.
Adama y a pris part au titre des personnes déplacées internes. Il salue cette initiative qui les a impliquées dans les réflexions. « Les personnes déplacées sont les plus grandes victimes de la situation sécuritaire de notre pays, après bien entendu ceux qui sont morts. Il fallait trouver une occasion pour elles, ne serait-ce que venir dire comment elles voudraient que la transition se déroule pour le retour de la paix au Burkina », dit-il. Pour lui donc, c’était une belle expérience de participer aux échanges qui ont eu lieu du 28 février jusqu’au petit matin du 1er mars.
La parole était ouverte
« Au cours des travaux, il n’y a pas eu de marginalisation. C’était une joie de participer à cette importante rencontre pour le devenir de notre pays », précise-t-il Le déplacé interne salue par ailleurs le caractère participatif qui a prévalu pendant les travaux. Ce qui a permis à lui et à ses camardes déplacés internes de faire part de leurs préoccupations spécifiques.
Lire aussi: Situation sécuritaire à Djibo : La ville retient son souffle
« La parole était ouverte. Pour nous, la préoccupation majeure et principale, c’est le retour de la paix afin que toutes les PDI puissent regagner leurs localités respectives. De façon unanime, c’était la préoccupation des personnes déplacées internes et cela a été bien noté», martèle le participant aux assises nationales.
En attendant les résultats…
Maintenant que la charte de la transition a été adoptée et que Paul-Henri Damiba a été investi président de la république, Adama Tamboura est retourné dans sa ville d’accueil avec un sentiment du devoir accompli. En tant que leader des personnes déplacées internes de sa localité, il compte organiser une séance de restitution.
Lire aussi: Burkina Faso: Les jeunes de Dori s’adressent au Président Damiba
Son espoir, c’est que la voix portée aux assises nationales soit traduite en acte concret. « On voit naître un espoir quant au retour de la paix. Au regard de ce qui s’est passé, avec la rédaction de l’agenda de la transition et de la charte des valeurs, on se rend compte que le retour des Personnes déplacées internes est une préoccupation des autorités. La première chose qui est ressortie de l’agenda de la transition, c’est la lutte contre le terrorisme, ensuite, le retour des Personnes déplacées internes. On ne peut qu’être rassurés et cela apaise nos cœurs », a-t-il conclu.
Tiga Cheick Sawadogo