Au Burkina Faso comme ailleurs, vivre dans une famille polygame n’est pas toujours facile. Les querelles, la jalousie et la concurrence rendent difficile la cohabitation entre les épouses mais aussi entre les enfants. Il est bien possible pourtant de vivre dans l’entente dans certaines familles polygames.
Dans un coin du salon de la maison familiale des Sanfo dans le quartier Rimkièta de la ville de Ouagadougou, une photo attire l’attention. Sur cette image, un vieillard, de femmes et d’enfants. Il s’agit de la famille de Ousseni Sanfo, une famille polygame de trois femmes et 14 enfants. Pas facile pour lui de vivre dans une famille polygame si étendue qu’elle est surnommée « la grande famille » dans son quartier.
Des bagarres souvent
« Nous n’avons jamais fait palabre jusqu’à se donner des coups, mais il est arrivé qu’on s’insulte. Mais lorsqu’on se voit, on s’assoit et on règle ce que nous avons comme problème », témoigne Ousseni Sanfo. Ces violences verbales proviennent surtout des femmes de son père polygame.
« Elles n’hésitent pas à dire des choses chacune à son enfant. Souvent, tu es dans des difficultés et ton petit frère ou ton grand frère veut t’aider mais en présence de sa mère, il ne le fait pas ou c’est la maman elle-même qui lui dit de ne pas le faire », regrette le jeune homme. Si dans la famille de Ousseini, les mères se font de la concurrence et de la jalousie, les faits sont bien différents chez Alima Zerbo.
L’entente parfois
Dans cette famille polygame de deux épouses dans le quartier Zogona, ce sont les mères, elles-mêmes, qui règlent les querelles entre les enfants. « J’ai déjà eu des problèmes avec mon demi-frère. Je ne sais pas comment expliquer mais on a fait plus d’une semaine sans se parler. A un moment, ce sont les mamans qui nous ont appelés et nous réconcilier », se souvient Alima Zerbo.
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Chez les Zongo, une famille composée de quatre épouses et une vingtaine d’enfants dans le quartier Hamdalaye, l’entente et la cohésion règnent selon Oumarou, un enfant de la famille : « Depuis que nous sommes nés trouvés les grands frères avec le papa et toute la famille, nous n’avons jamais fait la bagarre. Je peux dire que nous vivons bien avec nos frères et sœurs ». Selon Oumarou, cette cohésion est due à l’esprit rassembleur du père de famille.
Au Burkina Faso, le code des personnes et de la famille ainsi que la religion musulmane, autorisent la polygamie. L’autre régime légal de mariage est la monogamie. Toutefois, la loi interdit le changement d’option pendant le mariage.