Une année après notre reportage sur la triple galère des étudiants du centre universitaire de Gaoua, la situation n’a guère changé.

Toujours pas de locaux. Les jeunes apprenants squattent des magasins de l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP). « Souvent on n’a pas de chaises et on est serré dans la salle (…) Des fois, des gens sont dehors pour pouvoir suivre les cours pendant que d’autres sont à l’intérieur. Souvent pour écrire tu n’as pas de table et tu es obligé de déposer tes cahiers sur tes jambes pour pouvoir écrire ».

C’était le triste constat que faisait l’étudiant Tené Ouoba en mars 2021 lors de notre passage au centre universitaire de Gaoua. Une année après, rien n’a changé. Selon Adama Barro, étudiant en gestion du patrimoine culturelle la situation a même empiré. « Au fil du temps, on se rend compte de la dégradation continue des conditions de vie et d’études des étudiants de Gaoua. Certaines promotions font sept mois sans cours ni évaluation. Cette situation jouent négativement sur la qualité de la formation et certains étudiants n’hésitent à abandonner les cours pour aller faire autre chose », regrette l’étudiant.

Il note que les apprenants errent souvent à la recherche de salle pour prendre cours, quand les enseignants sont disponibles.

Un éternel chantier

Le chargé de mission du centre universitaire de Gaoua, Pr Iréné Somda reconnait la justesse des plaintes des étudiants, mais précise que Gaoua n’est pas une exception. « C’est le constat qu’on fait, mais c’est un problème général, c’est partout pareil. Chaque année on a 700 voir plus d’étudiants. On ne peut pas ne pas recruter, il faut bien donner la chance aux étudiants de poursuivre leurs études. On essaie de faire avec ce qu’on a en espérant que rapidement on va avoir des bâtiments », nous a-t-il dit au téléphone.

Le centre universitaire de Gaoua est donc sans locaux. Pourtant, le chantier a démarré le 13 août 2020. Il est prévu la construction d’un bâtiment en R+2 avec une salle de conférence de 300 places ,4 laboratoires, 24 bureaux, 13 salles de cours et une salle d’informatique. L’infrastructure devrait être livrée dans un délai de 12 moins. Depuis la communauté universitaire attend toujours.

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« On nous avait promis pour juin, mais en échangeant avec les techniciens, ils me disaient que ce n’est pas tenable. En tout cas, l’essentiel c’est que même si c’est en octobre on puisse aménager et espérer l’immobilier. Il faut qu’on ait les meubles », ajoute le Pr Iréné Somda.

Après une visite du chantier le 31 mars 2021, il s’était emporté contre l’entreprise chargée des travaux. « Ce qui est difficile à comprendre, en dépit des observations faites par le contrôle bien consignés dans les procès-verbaux, l’entreprise n’obtempère pas. Et nous interpellons qui de droit pour que les travaux soient repris assez rapidement, pour que nous puissions espérer avoir nos locaux pour pouvoir dérouler normalement nos activités pédagogiques. J’ai un pincement au cœur avec ce que je viens de voir sur le chantier… », avait assené le Pr Somda.

Abdoulaye Abdou Rahim, délégué général des étudiants du centre universitaire et ses camarades espèrent toujours la fin prochaine des travaux, afin qu’ils soient dans de meilleures conditions d’apprentissage.