Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité, le gouvernement de la transition du Burkina Faso a annoncé, le 5 janvier, l’institution d’une retenue obligatoire sur les rémunérations des travailleurs des secteurs du public et du privé. Nous avons posé 3 trois questions à l’inspecteur du Trésor, Go Drabo pour comprendre cette nouvelle mesure qui entre en vigueur dès la fin du mois de janvier 2024.
Studio Yafa : Quel travailleur est concerné par le prélèvement de 1% sur le salaire
Inspecteur Drabo : Est concernée par cette nouvelle loi, toute personne en position de subordination quelle que soit sa catégorie donc que vous soyez cadre E , C , D ou A, vous êtes amenés à contribuer pour le soutien patriotique. Ainsi que vous soyez directeur, chauffeur, vigile ou médecin, le prélèvement devient obligatoire.
À titre d’exemple, un salarié qui perçoit un salaire net de 100 000 FCFA, percevra désormais 99 000 FCFA. Pour le cas d’un salarié qui percevait un salaire net de 600 000 FCFA, 6 000 seront coupés et reversés à l’effort de guerre.
Studio Yafa : Est-ce qu’en 12 mois de prélèvement l’objectif pourrait être atteint ?
Chaque mois, ce sont des milliards de FCFA qui entreront dans les caisses de l’Etat grâce à la rétention. En termes de chiffres, on ne peut calculer car cela dépend du salaire qui varie d’un individu à l’autre. Toute chose qui pourrait éventuellement accélérer le processus de la reconquête du territoire national.
Cependant, la contribution pourrait dépendre de l’évolution de la situation sécuritaire. Si au bout des 12 mois, l’objectif est atteint, l’opération peut ne pas être reconduite, mais dans le cas contraire, elle pourrait être prolongée.
Studio Yafa : Comment se fera le prélèvement ?
C’est vrai que la décision a été prise en Conseils des ministres, mais il faut une note qui soit publiée pour acter cela. Dans les normes, la note doit préciser la date d’entrée en vigueur du prélèvement, les modalités de prélèvement également. Quant au public, le prélèvement se fera à la source. Pour les entreprises privées comme il s’agit d’un prélèvement spécifique, l’Etat n’a pas encore confié cette tâche aux impôts.
L’Etat dispose d’un mécanisme pour les rétentions sur les salaires et cela pourrait se faire comme l’IUTS qui est un impôt et où obligation est faite aux employeurs du privé de prélever la somme et de la justifier à travers un bulletin de salaire ou les livres de paie pour ensuite la reverser au service des impôts. Ce système pourrait être appliqué.