Redonner le goût de la lecture à des jeunes au Burkina Faso. C’est l’initiative portée par de jeunes passionnés de lecture. Quand l’occasion se présente, ils se retrouvent dans des bibliothèques de la ville de Ouagadougou pour partager leurs expériences.
Entre les étagères sur lesquelles sont classés des livres de la bibliothèque de l’Institut français, une vingtaine de jeunes assis suivent d’autres camarades en séance de lecture. Des livres en mains, ils lisent à tour de rôle.
La lecture du jour concerne le roman, « Les Impatientes » de la Camerounaise Djaili Amadou Amal. Installé à côté, un autre jeune joue la flûte. Ce roman de 240 pages traite de la polygamie. Il retrace le destin de la jeune Ramla, arrachée à son amour pour être mariée à l’époux d’une autre femme Safira. Hindou, sa sœur, est contrainte, pour sa part, d’épouser son cousin. Le roman « Les impatientes » évoque ainsi la question des violences faites aux femmes.
Captiver l’auditoire
Dans le groupe de lecteurs, Khadîdja Barro, étudiante en lettres modernes et conteuse. D’une voix posée et d’une diction bien articulée, elle lit les différents passages de ce roman. Sa voix émouvante est parfois triste, parfois joyeuse. Les auditeurs, le regard fixé sur les lecteurs suivent avec attention dans un silence total, l’air visiblement captivé.
Lire aussi: Joceline Jeannette Ilboudo : le marketing du livre en un clic.
Oumar Ouattara, étudiant, après avoir écouté cette séance de lecture a changé d’opinion sur la polygamie en écoutant certains passages. «Je pensais que la polygamie était une source de conflit mais aujourd’hui après la lecture de ce roman j’ai appris qu’en respectant certaines règles culturelles, la polygamie est source d’harmonie entre les femmes», explique le jeune homme. Toutefois, il n’a pas terminé le contenu du livre. Après la séance, des jeunes séduits tentent de s’arracher le livre. L’objectif est atteint pour les organisateurs dont l’objectif est de cultiver le goût de la lecture.
Toucher les élèves
Avec l’avènement des réseaux sociaux, des jeunes semblent s’éloigner de la lecture. En organisant des séances de ce genre, les organisateurs entendent redonner le goût de la lecture aux jeunes. Miguel Koama professeur certifié de philosophie, écrivain et poète admet : les jeunes s’intéressent de moins en moins à la lecture.
Ecouter aussi ce reportage de Miss littérature Afrique
Toutefois pour lui, les parents et les élèves sont les principaux fautifs. « La faute revient essentiellement aux parents qui ne donnent pas forcément l’exemple. La faute revient aussi à ces élèves, eux-mêmes, qui n’ont pas pris conscience comme il se doit de l’importance de la lecture », juge Miguel Koama. Selon le professeur certifié, il est nécessaire de développer des séances de lecture publique et participative pour amener les jeunes à s’y intéresser.
Safiatou ZONGNABA