Plusieurs jeunes burkinabè ne cachent pas leur déception à la suite de la publication des conclusions du dialogue politique initié par le chef de l’Etat du 15 au 22 juillet. En plus de ne pas être impliqué aux débats, sur la vingtaine de recommandations, un seul concerne les jeunes : leur prise en compte dans les postes nominatifs et électifs.
« Les jeunes burkinabè ne sont pas préoccupés par des postes électifs et nominatifs. Il y a bien d’autres priorités, plus importantes et urgentes », clame Miguel Koama, jeune enseignant de philosophie. Les 40 participants issus des différentes formations politiques ont, en effet, fait plusieurs recommandations parmi lesquelles la prise en compte des jeunes dans les postes électifs et nominatifs. Pour le jeune enseignant, il y a un malaise qui ne dit pas son nom et qui ressort à travers cette proposition. En clair dit-il, « Soit la classe dirigeante actuelle est consciente qu’elle a été de mauvaise foi pendant longtemps et qu’elle a fermé la voie à la jeunesse. Et peut-être, au soir de sa carrière politique, comme pour se racheter, cette même classe politique revient alléger les conditions d’accès au cercle restreint ». L’emploi et la formation sont pour Miguel les problèmes des jeunes au Burkina.
Des propositions vagues
La recommandation sur les jeunes est, pour Alban Zoungrana, jeune militant de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), très vague en ce sens que le pourcentage n’est pas véritablement défini. « Implication des jeunes dans les postes nominatifs et électif, c’est vague, rien n’est dit », fait-il savoir. Alban dit être resté sur sa soif à la présentation du rapport d’autant plus que les jeunes n’ont pas été impliqués dans ce dialogue politique.
En réalité, les questions de jeunes n’ont pas été débattues en plénière, fait remarquer Emmanuel Tapsoba jeune militant du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), présent aux échanges. « L’opposition a eu des inquiétudes au sujet de la nomination de certains jeunes à des postes de responsabilité. Mais lors des plénières ça n’a pas été débattu parce qu’on avait quatre points à l’ordre du jour », explique-t-il. D’ailleurs pour ce jeune militant du parti au pouvoir, il faut dire que la situation sécuritaire passe avant la question des jeunes.