Habituellement, ce sont les hommes qui s’adonnent aux jeux du hasard. Mais de plus en plus, les femmes s’y intéressent également. Pour les quelques parieuses rencontrées, la chance ne sourit pas en fonction du sexe.
Ambiance de marché dans une salle de jeux à Wemtenga, un quartier de la capitale. Du bruit, des allers et venues des parieurs, le tout dans la bonne humeur. Au milieu d’une centaine d’hommes, on peut apercevoir deux femmes. L’une, environ 60 ans est assise. À côté d’elle, une jeune vendeuse de fruits. Les deux dames sont en ces lieux, pour elles aussi, tenter leurs chances, essayer d’avoir la combinaison gagnante. Quelque peu timides, elles refusent de décliner leurs identités.
Les jeux du hasard ne semblent plus intéresser uniquement les hommes. «De nos jours, toutes les femmes jouent à ce jeu, c’est un moyen de se faire de l’argent donc ce n’est pas un jeu pour les hommes seulement », explique la plus âgée que nous surnommerons Azèta.
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Azèta ajoute qu’elle tente sa chance au loto depuis son jeune âge. « Lorsque j’ai commencé le pari, j’avais 18 ans », dit-elle. Selon elle, les débuts n’ont pas été simples. Son mari le lui interdisait formellement. Mais la situation a changé quand la chance lui a souri.
« A mes débuts, mon mari était contre ce jeu mais depuis que j’ai gagné 3.000.000, il ne parle plus », se souvient-elle dans un éclat de rire. Gagner ou perdre, c’est la loi du jeu. Azèta le sait. Quand il lui arrive de gagner une importante somme d’argent, elle investit. « J’ai construit une cour que j’ai mise en location, grâce au jeu. Par mois, le loyer me rapporte 105 000 Fr », poursuit la sexagénaire.
En attendant le jackpot…
Contrairement à Azèta, Sandrine (nom d’emprunt), la vendeuse de fruits n’a pas encore eu une forte somme d’argent depuis six ans qu’elle tente sa chance. Ses gains varient entre 5000 et 10 000 f CFA. Pour autant, elle ne se décourage pas et garde espoir qu’un jour elle empochera le jackpot. « S’il pait à dieu », adresse la jeune femme comme une prière.
Venu tenter sa chance dans ce lieu qui grouille du monde jusque dans la mi-journée, Hamed Coulibaly dit ne pas trouver d’inconvénient que les femmes s’essaient aux jeux du hasard. C’est une manière de gagner de l’argent et la chance n’a pas de sexe, clame le jeune homme. « C’est pas une mauvaise chose que les femmes jouent au pari, chacun a sa chance, avec sa bonne étoile », résume Hamed qui dit connaître des femmes qui gagnent des millions au loto.
Alors que nous quittions les lieux, Azèta et Sandrine avaient fait enregistrer leurs paris du jour. Comme toutes les fois qu’elles misent, elles espèrent que la chance sera de leurs côtés cette fois, avec des millions à la clé. Mais attention, dans ces jeux de chances, l’on peut beaucoup gagner mais aussi, tout perdre.
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