Le 24 mai 2021, le gouvernement décidait de la fermeture du Lycée Philippe Zinda suite à des saccages de matériels bureautiques après des manifestations. Le gouvernement a réaffecté ces 3700 élèves dans 74 autres établissements publics de Ouagadougou. Que sont-ils devenus? Le Studio Yafa est allé sur leurs traces.
Avenue Kwamé N’Krumah 11 heures. A l’intérieur d’un vieil immeuble en reconstruction, des coups de marteaux et scie résonnent. Des jeunes sont à la tâche sur ce chantier. Là se trouve Abdou Nour Oubda. Vêtu d’un gilet vert, un jean noir et des chaussures de sécurité, le jeune homme supervise le chantier. Abdou Nour Oubda libéré du Lycée Philipe Zinda Kaboré suite à la fermeture de l’établissement, un mois avant son examen de baccalauréat.
Cet ancien élève du Zinda n’a pu se réinscrire dans un établissement comme l’avait exigé le gouvernement. « Pendant les vacances, je suis allé chez mon frère au Mali. De retour au pays, les cours avaient débuté et je ne pouvais plus m’inscrire là où j’ai été affecté. Donc, je me suis inscrit en cours du soir et en même temps, je suis superviseur ici pour le compte d’une entreprise de vitrerie », raconte-t-il tout en veillant sur le travail des employés.
Les uns s’adaptent
Par contre, d’autres anciens élèves du Lycée Philippe Zinda Kaboré suivent les cours à temps plein dans des établissements d’accueil. C’est le cas de Harouna Tapsoba qui s’est réinscrit au Lycée Bogodogo de Ouagadougou. Il reprend la classe de seconde C. Ancien, chargé à l’information du bureau dans son ancien établissement et secrétaire général de l’Association des élèves et scolaires de Ouagadougou (AESO), il est déjà bien intégré au Lycée Bogodogo. Bien qu’il soit nouveau, il est membre du bureau du bureau des élèves.
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« C’est vrai que j’ai passé cinq ans au Zinda, mais je peux dire que je retrouve des anciens camarades ici au lycée Bogodogo. Je peux dire même que beaucoup de ceux qui sont ici, je les connais donc je me sens chez moi », explique Harouna Tapsoba. Selon lui, le proviseur du lycée a facilité son intégration. «Il ne fait pas de distinction entre élèves du Zinda et du Bogodogo. Dans la cour du lycée ou même en classe, personne ne sait qui est qui. Mes camarades de classe ne savent même pas que je suis ici parce que notre école a été fermée. Mais entre nous élèves réaffectés, on se connait », ajoute-t-il.
Le Zinda est différent du Bogodogo
Si Harouna Tapsoba s’est bien adapté à son nouvel établissement, ce n’est pas le cas de Asmaou Gandema, élève en classe de première D. « Ici, il n’y a pas assez d’espace comme au Zinda qui est vaste avec beaucoup de salles accessibles à tout moment. Il arrive que toutes les salles soient occupées ici et en plus, le programme est très chargé. On se repose seulement un soir sur cinq alors qu’au Zinda, il y a deux ou trois soirs libres », se plaint la jeune fille.
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Sa camarade Nouria Ouédraogo en classe de seconde C soutient ses propos : « Ici les devoirs sont plus difficiles qu’au Zinda. Il n’y a pas de laxisme puisqu’on dit que c’est un lycée scientifique ». Le gouvernement a décidé de transformer le Lycée Philipe Zinda Kaboré en un lycée scientifique. Mais Nouria rêve, quand même, de retourner dans son ancien établissement.
L’affaire du Zinda est déjà dans les archives
Un tour au Lycée Bambata de Ouagadougou. Cet établissement a accueilli une centaine d’élèves du lycée Philipe Zinda Kaboré. Au moment où nous arrivons, les élèves sont en plein cours. Ici, les responsables de l’établissement disent ne pas faire de distinction entre les anciens du Lycée Philipe Zinda Kaboré et les anciens du Bambata.
Selon le proviseur Soumahila Siemdé, l’histoire du Lycée Zinda est désormais dans les archives : « Aujourd’hui quand vous arrivez au Bambata, vous ne pouvez pas reconnaitre qui vient du Zinda et qui vient du Bambata ».
Néanmoins, il reconnait que le début n’a pas été facile. Il fallait faire adopter aux nouveaux le règlement intérieur comme le port obligatoire de la tenue, la ponctualité et la discipline.
Le gouvernement avait annoncé des travaux de réfection du Lycée Philippe Zinda Kaboré qui devrait être érigée en lycée scientifique. Pour le moment, les élèves sont dans l’attente.