Après 9 mois de cours, 141 345 candidats vont tenter le décrocher le Baccalauréat, le premier diplôme universitaire au Burkina le mardi 21 juin 2022. A quelques heures de l’administration des premières épreuves, la peur de l’inconnu monte chez Abdoul Salam Aboubacar Tankoano que nous avons décidé de suivre. Le jeune homme de 19 ans se dit confiant tout de même, encouragé par ses parents, et le sérieux qu’il a gardé tout au long de l’année.
Tanghin, un secteur de Ouagadougou. Juché sur sa moto, casque bien vissé, un jeune homme arpente les ruelles dégradées par les premières pluies. L’allure svelte, la voix calme, le regard vif, Abdoul Salam Aboubacar Tankoano nous conduit au domicile familial. La maisonnée est quelque peu calme en ce début de matinée. Le son de la télé et le bruit des enfants rompt de temps en temps, le silence qui enveloppe la famille Tankoano.
Loin de ses cahiers, notre hôte du jour devise avec ses frères et sœurs. « Quand je me suis réveillé, je n’ai pas révisé. Je me dis qu’il faut lâcher prise aujourd’hui. J’ai regardé la télé, j’ai discuté avec mes frères et sœurs, ceux qui sont à la maison. Le soir, je vais sortir pour voir des amis on va se souhaiter bonne chance », campe le jeune homme.
« Je me débrouillais bien »
Candidat au BAC 2022, le jeune de 19 ans est élève du collège Saint Jean-Baptiste de la Salle de Ouagadougou, un établissement confessionnel de la capitale. Il y a environ trois semaines que les cours ont cessé pour permettre aux élèves de réviser et se préparer à cet examen important. Depuis lors, notre candidat dit avoir élaboré un programme d’études qui lui permet de bien assimiler les leçons, sans pour autant se surmener. « Je continuais à aller à l’école pour trouver un bon cadre d’études, profiter du calme pour réviser et combler les lacunes que j’ai accumulées durant toute l’année ».
Lire aussi: Examens 2022 : course contre la montre des élèves déplacés pour terminer le programme
Seul, en groupe avec des camarades ou en travaux dirigés, il a essayé de mettre toutes les chances de son côté. « Les sujets étaient assez corsés en classe, mais c’est normal, c’est une classe d’examen et on se prépare toujours à plus difficile. Je me débrouillais bien, mais c’était moins bien que les années précédentes, parce que c’est une classe d’examen, il y avait plus de pression», reconnaît-il.
L’examen peut bien être difficile, mais le jeune candidat dit s’être préparé en conséquence. « On a un peu peur, parce qu’on peut nous envoyer des sujets qui sont nouveaux. On ne peut pas tout voir en classe. Mais il y a une préparation qui est là, et l’année a été mise à profit » rassure notre candidat.
Le stress monte
Même s’il a l’air confiant, Salam Aboubacar Tankoano ne cache pas ses sentiments au fil de la discussion. Il dit mesurer l’enjeu de cet examen et les attentes de ceux qui ont confiance en lui. « Il y a de la peur du fait de la responsabilité qui m’incombe. Je dois forcément réussir à cet examen. Il y a bien sûr une sorte de stress. Les parents ont fait des efforts, les enseignants tout le monde a fait des efforts pour toi durant tout le cursus scolaire, je vois que j’ai une certaine redevabilité envers tout ce monde, j’ai la responsabilité de réussir à cet examen pour eux et pour moi aussi », affirme-t-il, le tout dans un calme qui contraste avec sa conviction.
« Reste calme », « Détend toi », « Reste concentré devant les sujets», « Ne t’affole pas », « N’aie pas peur », « Ne t’affole pas », « Ne t’attarde pas devant ce que tu ne connais pas ». Autant de conseils que le candidat dit recevoir de la part de ces parents, qui selon lui évite de lui mettre trop de pression.
Lire aussi: Education : Comment réussir son examen avec le coach scolaire Madina Sako
Ce soir, c’est à 17h que Salam compte aller vérifier sa salle et sa table de composition avant de revenir se préparer pour le grand jour. « Il faudra préparer tout le matériel avant de dormir : Stylo, fiche de table, papiers d’identification. Je vais mettre mon alarme pour me réveiller entre 4h30 et 5h, ça me permettra d’avoir de l’avance et ne pas être fatigués », explique-t-il sous le auvent, là où il a souvent étudié ces 9 derniers mois.
Rendez-vous demain avec Salam Aboubacar Tankoano après l’administration des premières épreuves.