Cette année est unique pour ceux et celles qui sont nés le 29 février. Ils pourront fêter leur anniversaire. Cette année bissextile passée, il leur faudra attendre encore quatre ans. Frustrant pour certains, surtout pour les plus jeunes, d’autres se disent se sentir spéciaux d’avoir une date d’anniversaire unique. Récits de vie de ces hommes et femmes à la date d’anniversaire si particulière.
Dans le calendrier, une date se distingue par sa rareté et son caractère unique, le 29 février liée à l’année bissextile. Elle ne se présente qu’une fois tous les quatre ans. La rareté des natifs de cette date, les rend presque unique, mais derrière cette rareté se cachent des histoires fascinantes et des expériences uniques.
Lamoudi Mandobiga est assis à son bureau, l’air concentré sur son ordinateur, au quartier Wayalghin de la ville de Ouagadougou. La trentaine environ, il nous accueille, avec un léger sourire, vêtu d’un tee-shirt blanc et d’un pantalon noir. L’homme est né un 29 février. Plus jeune, il ne comprenait pas pourquoi ses camarades fêtaient leurs anniversaires chaque année et recevaient des cadeaux, et pas lui.
« J’essayais de comprendre pourquoi on ne pense pas à moi. Un jour mon père m’avait dit que, toi tu n’as pas d’anniversaire parce qu’on ne sait pas, si tu es né un 29 février ou un 1e mars. C’était carrément à 22h30 que j’étais né », explique-t-il.
Tout comme Lamoudi, Esmé Meless, mère de deux enfants se trouve la même situation. Elle se dit fière et se sent particulière d’avoir une date d’anniversaire qui n’arrive qu’une fois chaque quatre ans, bien qu’elle reconnaît d’avoir fait l’objet de moqueries. « On se sent spéciale, quand on naît un 29 février, parce que c’est une date qui est rare. Quand il n’y a pas de 29 février comme ça, les gens m’appellent de partout, m’écrivent pour me chambrer en disant que je ne suis pas née, je n’ai pas de date », raconte-t-elle en éclatant de rire.
Marquer une date unique
Lamoudi Mandobiga et Esmé Meless ont l’intention de fêter sobrement ce 29 février. Rien de particulier au programme. Ce n’est pas le cas de Hulda Bouda. Étudiante en communication, la jeune fille compte marquer son 29 février 2024 avec faste. Au téléphone avec sa mère, elle se remémore de ses rares anniversaires passés.
« L’année passée, mes amis ont organisé un anniversaire pour moi mais c’était le 28 février donc cette année ça sera un peu particulier », dit-elle. Pour la jeune fille, organiser une grande fête est l’occasion pour célébrer ce jour qui n’arrive pas chaque année. Mieux, elle n’hésite pas à lancer un appel. « C’est quand j’ai atteint 17 ou 18 ans que j’ai compris qu’en réalité je dois fêter mon anniversaire chaque 4 ans. Cette année, j’ai l’opportunité de fêter donc je vais organiser une grande fête. J’invite tous ceux qui sont nés le 29 février à sortir de leur cachette. C’est une grâce, on est rare, on est particulier », insiste-t-elle, les yeux brillant de joie.
De signe astrologique Poissons, les natifs du 29 février nagent en eaux troubles les années où leur jour de naissance n’apparaît pas sur le calendrier. Un pur hasard de la vie qui ne devrait pas être sujet de moqueries car selon certains, surtout les plus jeunes, cela est frustrant.
Carolle Ouattara (Collaboratrice)