La ceinture verte de Ouagadougou, projet des années 1970, s’était vite cassée. Prévue pour faire face aux enjeux climatiques, à la dégradation de l’environnement, elle a connu des difficultés. Un nouveau souffle lui a été donné en 2018 avec la plantation d’arbres mais aussi la création de jardins.
Située dans l’arrondissement 4, à cheval entre kossoguin et bangporin dans la ville de Ouagadougou, la ceinture verte renaît de ses cendres après plusieurs années d’agonie. Une partie est protégée par des gilles et dispose de poly tanks, de robinets, d ’énergie solaire et de toilettes. La ceinture verte devrait permettre de reboiser 21 kilomètres sur 500 mètre de largeur. L’objet étant de protéger la ville de vent et de la poussière.
Le projet est dans une nouvelle dynamique avec une agriculture inclusive. Ainsi, en plus de planter les arbres on y pratique du jardinage. Ce jardinage permet aux femmes qui y sont de subvenir aux besoins de leurs familles. Toute la journée, cet endroit est animé par les causeries, les fous rires des occupantes. Entre deux causettes, les unes arrosent leurs planches pendant que d’autres labourent.
« Nous étions dans la misère »
Âgée de 75ans, Céline Kaboré est l’une des femmes faisant partie de l’association sougre noonma pour le développement. Ce regroupement de femme a été créé par la ceinture verte depuis 2018. Mais bien avant, Céline Kaboré travaillait sur le site. Elle ne s’en plaint pas.
« Nous étions dans la misère, nous ramassions le sable, les graviers, c’était difficile. Mais depuis les 5 ans que nous sommes là, nous parvenons à avoir de quoi nous nourrir et même aider nos enfants à scolariser de nos petits-enfants », dit-elle en éclatant de rire.
Tout en témoignant sa reconnaissance envers ses bienfaiteurs, elle exposer les difficultés auxquelles elles font face.
« Il n’y a pas de marchés et l’eau est insuffisante pour l’arrosage les salades, les feuilles d’amarantes, les menthes et les feuilles d’haricots que nous cultivons » regrette-t-elle.
Une ceinture d’espoir pour Zeynabo, déplacée interne
Zeynabo et ses camarades ont fui Bourzanga dans la région du centre-nord à cause de l’insécurité. Après des moments difficiles passés dans cette commune en proie à des attaques terroristes, Zeynabo a réussi à se sauver. « Nous pouvons dire que ça va, parce que nous n’entendons plus des tirs de fusil », dit-elle, presqu’au bord des larmes.
Désormais déplacée interne, la femme d’environ 30 ans a trouvé dans la ceinture verte, une bouffée d’air. Elle y travaille afin de subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants. « Nous sommes venus sans rien, nous avons appris qu’ici il y a du travail alors nous sommes venus pour demander des places pour commencer à travailler un peu un peu » explique-t-elle d’un air triste.
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Le site accueille plusieurs déplacées internes qui viennent demander des places pour produire, selon Emmanuel Soalla environnementaliste et responsable des relations extérieures de la fédération nationale des pépiniéristes et jardinier. « Les femmes viennent de divers horizons pour venir s’inscrire. Quand il y’aura une opportunité elles pourront commencer elles aussi le maraîchage », affirme-t-il.
L’aménagement du site permet aux femmes de pratiquer le maraîchage entre les arbres plantés.
Safiatou Zong-Naba (stagiaire )