Réo, localité située à environ 15 km de Koudougou, est l’une des localités à construire des maisons traditionnelles. Des maisons circulaires en terre avec un toit-en terrasse. Ces habitats traditionnels de Réo existent depuis des milliers d’années. Ce sont des maisons différentes de celles que l’on a l’habitude de voir.

L’habitat traditionnel construit en banco sous une forme circulaire tôlé en bois se trouve généralement en pays Nuni, cette ethnie de la grande famille gourounsi. Une technique de construction qui ne demande ni ciment ni tôle. Avec ces matériaux locaux comme la terre argileuse et un bois appelé en Nuni « Biandor », sont peu coûteux. Cette méthode de construction est adaptée au climat. Sa simplicité met en œuvre quelques avantages qui donnent un environnement frais et confortable qui permet de lutter contre les aléas climatiques.  

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Thierry Bationo, un jeune de la vingtaine, vêtu d’un tee-shirt jaune et un pantalon jean bleu, présente la maison des Nuni. Des maisons faites avec des matériaux locaux. Des maisons différentes de celles que l’on a l’habitude de voir de par sa forme et qui à l’intérieur regorge de plusieurs commodités fait à base de bois ou de l’argile.

« La maison est construite à base d’argile et de l’eau bien malaxé. Le toit est fait en terre battue plus du bois un peu long, avec des piliers et du bois un peu déchiré, pour renfermer les trous par lesquels l’eau pouvait s’infiltrer. Les petits bois qu’on utilise sur le toit est par le biandor placé comme poteaux. C’est ce qui lui donne une forme solide » explique Thierry

   La différence entre les maisons en banco et celles en ciment

L’habitat traditionnel des Nouni est une méthode de construction qui permet de construire des maisons aux toitures à base de bois et de l’argile sans coffrage. Cette maison écologique permet d’éviter l’utilisation de matériaux coûteux, comme la tôle et le fer. Selon Thierry Bationo, ces maisons traditionnelles sont plus confortables pour un environnement sain.

« De nos jours, il y a encore des gens qui construisent ce genre de maison en banco. Parce que ça dure plus que le ciment. Il est plus facile de trouver le bois à un moins coût, en plus de cela, la température est basse dans ce genre de maison. Par rapport au ciment, le banco chauffe très rarement. Le toit est fait de sorte que ça soit lisse et plus solide elle sert aussi à dormir quand il fait très chaud. » dit-il avec fierté.

Les avantages et les inconvénients des habitats traditionnels

Selon le technicien supérieur de l’Environnement en service à la direction provinciale de l’Environnement du Sanguier, Lamoussa Sawadogo, les habitats traditionnels ont une grande importance en ce sens qu’ils favorisent un environnement confortable et un climat frais.

« Il faut dire que l’habitat a vraiment un impact sur l’environnement en ce sens qu’en utilisant ces bois, il faut dire qu’à l’intérieur il fait un peu frais. Donc ça contribue à la réduction de l’échauffement climatique pourtant en utilisant les tôles, nous voyons tous que ça contribue au réchauffement climatique », affirme -t-il.

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La construction de ce type de logement n’a pas que des avantages selon Lamoussa. L’utilisation du bois de bouleau de façon massive entraine la disparition de l’espèce d’où les multiples sensibilisations.

 « Le massif forestier est vraiment utilisé et cela réduit le nombre d’arbres au sein de cette province. Cela contribue également au réchauffement climatique, puisque les arbres absorbent le CO2. Et au fur et à mesure que les arbres se réduisent, il y a l’avancée de l’érosion qui est là donc tout cela contribue à la dégradation de l’environnement », fait-il savoir.

L’habitat traditionnel en pays nouni présente aussi un confort sur l’environnement. Ses nombreux avantages en font, à ce jour, la technique de construction la plus prometteuse pour répondre à la problématique des aléas climatiques. Mais, selon Sawadogo Lamoussa, la construction des habitats traditionnels n’a que des avantages, elle aussi des inconvénients sur l’environnement. Donc pour éviter l’avancée du désert, ils mènent des séances de sensibilisation et de reboisement chaque année.

Safiatou Zong-Naba (Collaboratrice)