Entreprenariat: « Béni jus », les jus naturels qui ont conquis certains restaurants de Koudougou©Studio Yafa
Les produits béni jus sont marchent bien à Koudougou

Entreprenariat: « Béni jus », les jus naturels qui ont conquis certains restaurants de Koudougou

Inscrite en lettres modernes à l’Université Norbert Zongo de Koudougou, Pélagie Bouda a mis une pause sur ses études pour se consacrer à la fabrication de jus naturel. La petite unité de production semi-artisanale installée dans la cours familiale connaît déjà le succès dans la ville.

Elle choisit des mangues mûres, les lave, les pèle, les découpe et les mets dans une presseuse. Un vacarme d’environs une minute. Les pulpes de mangues sont toutes broyées. Pélagie Bouda, dilue le nectar obtenu dans de l’eau. Elle y ajoute peu de sucre. Habillé dans une tenue blanche, un bandana sur la tête, le cache-nez bien fixé, Pélagie Kaboré, est en pleine production de jus naturel.

« Certains clients préfèrent cela ainsi », fait savoir la jeune fille. Mais, pas plus de 10% de saccarose. Puis, le jus obtenu est pasteurisé. « Je fais bouillir à 80%. Je peux vérifier cela avec un thermomètre alimentaire. C’est pour éviter que le produit se décompose », prévient-t-elle.

Une idée née après le BAC

Nous sommes chez les Bouda, au secteur 4 de Koudougou, une centaine de km de Ouagadougou. C’est là que Pélagie Bouda, l’une des filles de la famille, a installé son atelier semi-artisanal de confection de jus à base de fruits locaux. Des jus de tamarins, de mangue, de goyave, de la papaye, du bissap etc., La production de jus n’a aucun secret pour Pélagie. Pour mener cette activité, la jeune fille a dû suspendre ses cours à l’Université de Koudougou où elle inscrite en lettre moderne.

« Depuis 2022, l’entreprise s’est mise en place de façon formelle. Après le BAC, j’ai remarqué qu’on était plus de trois mille. Il n’y avait pas de salles qui pouvaient nous contenir. Quand il y a un devoir, Nous étions divisés en trois grands groupes pour composer. On a passé pratiquement une année à la maison avant d’aller à l’école. L’idée m’ait donc venu de faire le jus », raconte Pélagie avec fierté.

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Mais, pour maitriser le processus de production, elle décide de se former. Puis, elle créée son entreprise de production de jus locaux. Pour cela, elle utilise ses économies issues de la vente de croquettes qu’elle faisait auparavant.

L’entreprise est dénommée « Bénis jus », du nom de son fils de deux environs Béni. Il est assaisonné à tous les goûts : sucré, non sucré, accompagné du miel, à la menthe ou non etc.

Pour produire, son jus, la jeune fille dit trouver les fruits dans les vergers de la ville de Koudougou. « Koudougou est une ville de mangue. J’achète tous mes fruits sur place. J’ai un oncle qui possède un verger. Je me ravitaille souvent avec lui également. Tout s’achète ici », assure la jeune entrepreneuse.

Assurer l’hygiène des produits

Pour toutes les productions, les étapes sont les mêmes. Les fruits sont lavés, épluchés, broyés à l’aide d’un mixeur. Le jus obtenu est dilué avec de l’eau, pasteurisé puis embouteillé. Pour chaque production, Pélagie met un accent particulier sur l’hygiène. « Avant de se passer à l’étape de la production, il faut prendre une douche, porter des tenues propres, éviter de se mettre la pommade pour ne pas suer avant de commencer », insiste-t-elle.

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Les jus de fruits sont conditionnés dans des bouteilles recyclées. « Je me promène dans les maquis pour ramasser les bouteilles par lots de sacs. Chaque sac me revient à 3000 francs CFA », détaille Pélagie. Après cela, ces bouteilles sont lavées à l’eau de javel, pasteurisé. Une fois les jus conditionnés, ils sont à nouveau pasteurisés et enfin emballé. Ainsi, la jeune fille fait ainsi de la récupération. La quantité de fruits utilisée diffère en fonction des saisons et des périodes.

« Nous sommes obligés de pasteuriser parce que nous n’ajoutons pas de conservateur », assure la production. L’idée est de produire des jus biologiques.

L’appréciation des clients

Les produits « Béni jus » se vendent dans les restaurants, les supermarchés en particulier. Pour le moment, les clients rencontrés sont satisfaits. « Depuis que j’ai découvert les « Bénis jus », je suis devenu un fidèle client. Il y a un jus en particulier. C’est le gingembre mélangé avec le petit cola et le miel. Je le recommande à mes amis qui en sont friands également », estime Christophe Bouda.

« Bénis jus » à l’allure d’une entreprise familiale. Ses parents l’aident à laver les bouteilles et les fruits tandis que ses frères sont à la tâche pour le conditionnement. « C’est un plaisir pour eux de m’aider », relève la jeune entrepreneuse. L’objectif n’est pas encore atteint. Mais la jeune fille se faire des bénéfices et est indépendante.

Toutefois, il propose que les jus de Pélagie Bouda soient conditionnés dans des emballages spécialisés. Comme tout chef d’entreprise, l’objectif de Pélagie Bouda est d’agrandir son domaine et conquérir le marché national. Pour le moment, elle dit courir derrière les financements pour développer l’entreprise Bénis jus.

Boukari OUEDRAOGO