Le footballeur burkinabè Edmond Tapsoba a inscrit son nom dans l’histoire du Bayer Leverkusen. Le joueur formé à Salitas FC a joué un rôle essentiel dans le premier titre remporté par l’équipe. Dans cette interview, le Burkinabè vainqueur de la Bundesliga dévoile les coulisses de ce sacre attendu et l’impact de l’entraîneur Xabi Alonso, ancien joueur du Real Madrid.

Comment avez-vous vécu le premier sacre avec le Bayer Leverkusen en Bundesliga ?

Sur l’instant, tu as du mal à réaliser l’exploit que vous… je veux parler de moi, mes coéquipiers et tout le staff, venez de réaliser. En ces moments, tu vois défiler en quelques secondes dans ta tête tous les sacrifices que vous aviez faits au cours de la saison, tout ton parcours de gamin jusqu’à ces moments, le tout couronné par l’engouement magnifique du public. Tu descends difficilement des nuages.

C’est une succession inimaginable d’émotions. On jette surtout un coup d’œil sur le rétroviseur, on repense au parcours jusqu’à ce sacre et c’est toujours difficile de réaliser. Mais il faut savoir aussi que ça faisait partie du projet quand on arrivait au Bayer Leverkusen à savoir remporter un titre. C’est un objectif qui est atteint.

Reconnaissance et redevabilité

Premier footballeur burkinabè à remporter un titre de Bundesliga, que représente ce titre pour vous ?

C’est un sentiment de fierté mesurée mais aussi de redevabilité. On reconnaît surtout qu’on est arrivé à ce niveau d’abord par le travail mais aussi et surtout par l’accompagnement de plusieurs personnes qui nous ont facilités cette ascension en qui nous sommes reconnaissants. Nous avons surtout un sentiment de redevabilité envers l’ensemble des supporters qui nous ont soutenus dès le début de la saison.

Quelle est la place de Xabi Alonso ancien joueur du Real Madrid dans ce sacre ?

 Xavi Alonso est l’artificier de ce sacre. Son discours est facilement passé chez l’ensemble du groupe. Son palmarès de joueur et son vécu parlent pour lui-même. Avec ce titre, il vient montrer qu’il est un grand entraîneur malgré sa jeunesse. C’est un objectif qu’il s’était fixé en arrivant au Bayer Leverkusen. Nous sommes fiers de l’avoir aidé à l’atteindre.

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Le Bayern domine le championnat avec onze titres de suite, à quel moment avez-vous su qu’il est possible de remporter la Bundesliga devant cet géant du football allemand ?

Dès les premières journées de la Bundesliga, notre groupe a pris confiance parce qu’on enchaînait avec de bons résultats. Lorsque nous avons maintenu notre invisibilité face au Bayern Munich, cela a également contribué à renforcer notre confiance.

Est-ce que vous repensez à votre parcours depuis que vous tapez le ballon dans la poussière à Karpala et aujourd’hui dans l’un des plus grands championnats du monde?

Je suis personnellement conscient de l’effort accompli et du reste du travail à effectuer pour être encore au plus haut niveau. Karpala est pour moi un repère avec lequel je m’oriente toujours.

Quel est le secret de votre régularité en championnat?

Pour être toujours régulier au haut niveau, c’est d’abord le travail ensuite le don de soi. Il est difficile de réussir dans le football professionnel sans le travail. Les conseils de Xabi Alonso et tout le staff nous ont beaucoup orientés pour atteindre cette régularité.

« Avec le travail, tout est possible »

Votre parcours peut être considéré comme un message aux plus jeunes que les jeunes footballeurs peuvent réussir aussi s’ils travaillent ?

Oui, bien sûr ! Je me le dis, qu’avec le travail tout est possible dans la vie pour celui qui croit. Mes jeunes frères qui commencent doivent donc se dire qu’il faut travailler aussi pour arriver au haut niveau.

Vous pourrez réaliser un triplé, avez-vous le sentiment que l’équipe a encore l’énergie pour réaliser cet exploit ?

Comme je l’ai dit auparavant, Xabi a installé cette faim en nous. A chaque match je vois de plus en plus de joueurs avoir cette faim et qui veulent encore gagner. Donc, je dirai que nous sommes une équipe qui a faim. Nous avons toujours faim de trophées. On va tout donner pour réaliser le triplé.

Si vous réussissez cela, vous aurez presque tout gagné avec Leverkusen, est ce que vous n’envisager pas de le quitter pour tenter de remporter la Ligue des champions ?

Pour l’instant on va tenter de gagner le plus de trophées possibles et après on verra (rires).

Interview réalisée par Boukari Ouédraogo